La France va "multiplier par dix" le nombre d'exploitations engagées dans l'agroécologie, pour parvenir à "10% des fermes françaises", a annoncé jeudi le ministre français de l'Agriculture Stéphane Travert à Rome.
Cette déclaration, dans le cadre du deuxième symposium international sur l'agroécologie organisée par la FAO à Rome, s'inscrit en parallèle de l'annonce à Paris d'un plan de 1,1 milliard d'euros pour développer l'agriculture bio en France, en doublant d'ici la fin du quinquennat les surfaces cultivées en bio à 15% des surfaces agricoles, au lieu de 6,5% actuellement.
Pour le ministre français, l'agroécologie, qui comprend l'agriculture bio et défend l'utilisation de méthodes plus respectueuses de la nature, permet de réaliser la "transition" du modèle agricole intensif vers plus de durabilité, et de répondre "aux défis qui se multiplient", "agronomiques, économiques, alimentaires, sociaux, environnementaux".
"J'aurai à coeur de soutenir les projets d'innovation participative, car les pratiques agroécologiques ne sont ni dépassées, ni du passé, mais modernes, et en lien avec le numérique et les techniques, elles permettront de relever tous les défis", a dit le ministre français.
Son prédécesseur Stéphane Le Foll avait en effet lancé 500 groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) représentant 7.500 exploitations qui partagent leurs connaissances en matière agroécologique.
M. Travert a aussi cité les 3.000 fermes françaises engagées dans le réseau "Dephy" de réduction des intrants chimiques, qui produisent des "références" et ont "déjà démontré qu'il est possible de réduire l'usage des pesticides sans dégrader les résultats économiques" de l'exploitation.
En conclusion, José Graziano da Silva, directeur général de l'agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a d'ailleurs remercié publiquement la France qui "a été la première à mettre en oeuvre les principes agroécologiques d'une manière complète et intégrée", a-t-il dit.