Aides sociales : Édouard Philippe tente de mettre fin à la cacophonie
La refonte des aides sociales était l’un des sujets du séminaire gouvernemental qui s’est tenu, ce mercredi, à l’Élysée. Après les prises de paroles désordonnées de plusieurs ministres ces derniers jours, Édouard Philippe tente de rassurer : pas de baisse des aides sociales mais une dépense publique freinée.

Aides sociales : Édouard Philippe tente de mettre fin à la cacophonie

La refonte des aides sociales était l’un des sujets du séminaire gouvernemental qui s’est tenu, ce mercredi, à l’Élysée. Après les prises de paroles désordonnées de plusieurs ministres ces derniers jours, Édouard Philippe tente de rassurer : pas de baisse des aides sociales mais une dépense publique freinée.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« La question n’est pas de savoir s’il y a trop ou pas assez d’aides sociales. La question est de savoir si notre modèle fonctionne et est efficace (…) dans son combat contre la pauvreté ». À la sortie du séminaire gouvernemental consacré « au temps deux du quinquennat » (selon les termes de Benjamin Griveaux), Édouard Philippe a souhaité, à sa manière, mettre fin à la cacophonie qui règne depuis quelques jours au sein de l’exécutif. Une phrase en guise de recadrage aux propos tenus par Gérald Darmanin, mardi sur RTL, affirmant que ce qui était certain « c'est qu'il y en a trop » et « qu'elles sont parfois contradictoires ». « Réduire la dépense publique sans rien toucher aux aides sociales ne serait pas cohérent, ni juste et lucide vis-à-vis des Français » affirmait quant à lui Bruno Le Maire, 10 jours plus tôt.

« On ne voit pas du tout comment les politiques proposées par le gouvernement peuvent s’adresser aux personnes les plus fragiles »

« Libérer et protéger » de ces deux maîtres mots de la campagne d’Emmanuel Macron, depuis un an, les Français ont surtout goûté au premier (ordonnances travail, réforme de l’ISF, suppression de l’exit tax …). Raison pour laquelle, la remise à plat des aides sociales s’annonce comme un chantier à haut risque dans les semaines qui viennent. Et la philosophie de la réforme exposée par Édouard Philippe, ce mercredi, ne fait rien pour dissiper les inquiétudes de ceux qui voient en Emmanuel Macron « un Président des riches ». La sénatrice socialiste, membre de la commission des affaires sociales, Corinne Féret, a en effet, retenu des propos des locataires de Bercy « qu’il y aurait trop d’aides sociales ». « On ne voit pas du tout comment les politiques proposées par le gouvernement peuvent s’adresser aux personnes les plus fragiles ». (voir le sujet de Quentin Calmet)

« Priorité au travail »

« L’idée c’est d’investir beaucoup plus dans les services, dans les hommes et dans les femmes plutôt que de satisfaire exclusivement des logiques de guichets (…) il n’y a pas de justice sociale sans efficacité. Il n’y a pas d’efficacité sans donner la priorité au travail. Toutes les grandes sociales-démocraties européennes l’ont fait. Elles ont toutes obtenu des résultats, parfois en peu de temps » a assuré le Premier ministre. Répétant à plusieurs reprises que le travail serait « la priorité absolue », il a également insisté sur la volonté de son gouvernement de mettre un terme « à la gestion kafkaïenne des indus en luttant efficacement contre la fraude ». Et quant à savoir si les aides sociales seraient effectivement baissées, Édouard Philippe a répondu « non » avant de toutefois préciser que l'exécutif voulait « faire en sorte que l'accroissement de la dépense publique soit freiné, contenue ».

« Faire en sorte que ceux qui retournent à l’emploi ne soient pas découragés »

Pour l’ancienne ministre des Solidarités, Valérie Létard, le gouvernement « ne peut pas prendre l’excuse qu’il y a trop d’aides sociales pour couper les robinets de ceux qui sont déjà dans la précarité ». La sénatrice centriste du Nord évoque « un travail de Titan » pour rendre les prestations sociales plus efficaces et surtout « pour que ceux qui retournent à l’emploi ne soient pas découragés ».

Un rapport rédigé par un comité d’experts de la société civile est attendu pour la fin du mois de juin, afin de dessiner les orientations des prochaines coupes budgétaires dans la dépense publique.

Dans la même thématique

Aides sociales : Édouard Philippe tente de mettre fin à la cacophonie
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Aides sociales : Édouard Philippe tente de mettre fin à la cacophonie
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le