Le porte-parole du gouvernement a invité jeudi les ministres à débattre "autour de la table du conseil des ministres" et "pas dans la presse", après les positions divergentes affichées par les ministres de l'Economie et des Comptes publics sur le niveau des aides sociales.
"Il est légitime que les ministres débattent, je les invite à le faire dans les réunions autour de la table du conseil des ministres et à de nombreux débats, et pas dans la presse", a déclaré M. Griveaux sur Europe 1.
Dimanche, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait évoqué une réduction des aides sociales à l'emploi dans l'objectif de baisser les déficits publics, s'il y avait suffisamment de créations d'emplois dans le privé.
Puis Gérald Darmanin a assuré mercredi qu'il ne voulait pas "toucher" aux aides sociales, donnant sa préférence à la réduction des aides aux entreprises pour réduire la dépense publique.
"On a le droit d'avoir des sensibilités différentes (avec M. Le Maire)", avait dit M. Darmanin sur BFMTV/RMC, soulignant que le ministre de l'Economie n'avait "pas été maladroit" en jugant légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi.
Le cabinet de M. Le Maire a démenti de son côté "toute contradiction" entre les déclarations de Gérald Darmanin et celles de Bruno Le Maire, rappelant que le ministre de l'Economie n'avait pas parlé des "aides sociales personnalisées".
"Il ne faut jamais rentrer sous un angle strictement budgétaire", a insisté Benjamin Griveaux jeudi, assurant que "ça n'est pas la direction du budget qui fixera la politique sociale du gouvernement".
"Il y a des textes qui ont été votés, ça s'appelle la loi de finance", a également défendu le porte-parole, citant "l'augmentation du minimum vieillesse", de "l'allocation parent isolé" et de futures hausses de l'allocation "adulte handicapé" et de "la prime d'activité". "Donc la question des aides sociales elle est votée, ça n'est plus un débat" , a-t-il lancé.
Le Monde avait révélé samedi l'existence d'un document de la direction du Budget, intitulé "Transformer les prestations sociales", qui souligne que les aides sociales constituent "un poids croissant" pour les finances publiques, de l'ordre de 26% des dépenses.