Depuis dimanche, les réflexions du ministre de l’Économie ne cessent d’être commentées. Interrogé sur l’éventualité d’une baisse des aides sociales, Bruno Le Maire avait expliqué que « réduire la dépense publique sans rien toucher aux aides sociales ne serait pas cohérent, ni juste et lucide vis-à-vis des Français ». Il a notamment ciblé la politique de l’emploi, précisant « qu’à partir du moment où nous réussissons à créer des emplois dans le secteur privé […] il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l’emploi ».
« Je ne sais pas ce qu’il avait en tête », a reconnu Olivia Grégoire, députée LREM de Paris dans Parlement Hebdo. « Si et seulement si, la croissance est au rendez-vous […] et on arrive à soutenir cette croissance et l’emploi, on peut logiquement espérer qu’il y aura moins besoin de prestations sociales en termes de masse, voilà ce que j’ai compris. »
« Je n’ai pas entendu parler de suppression d’aides sociales »
Deux ministres ont pris leur distance avec Bruno Le Maire : Gérarld Darmanin (Comptes publics) et Agnès Buzyn (Santé). « Je n’ai pas entendu parler de suppression d’aides sociales, j’ai plutôt entendu Gérarld Darmanin et Agnès Buzyn confirmer qu’aucune aide sociale personnalisée ne serait concernée, touchée ou même rabotée – ce mot que je déteste – dans les années qui viennent », a réagi la porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée. « Peut-être qu’on l’a mal compris ou / et qu’on a prêté des intentions qui ne sont pas celles de Bruno Le Maire ».
La polémique à peine éteinte, Olivia Grégoire a aussitôt tenté de déminer une autre déclaration ministérielle : celle de Gérald Darmanin, qui envisage de réduire les aides aux entreprises. Message envoyé aux chefs d’entreprise : « On n’est pas en train d’envisager de couper des aides, on met tous les chantiers sur la table ». « En matière d’aides sociales personnalisées, on a refermé le dossier, pour les aides sociales aux entreprises, on l’ouvre », explique Olivia Grégoire. Une déclaration qui sonne comme un nouveau ballon d’essai.