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Une réunion des parlementaires soutiens du gouvernement est prévue avec Matignon mercredi 27 août prochain pour préparer l’examen du prochain budget. François Bayrou espère ensuite convaincre les députés socialistes de ne pas censurer.
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C’est une problématique bien connue des spécialistes du système social français : 30 % des allocataires qui auraient le droit au RSA ne le touchent pas. Ce « taux de non-recours », véritable serpent de mer de l’aide sociale française, « discrédite et amène de la perte de confiance dans notre système de solidarité », estime Jean-Christophe Combe. Le ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, entend ainsi porter « une réforme de fond » pour résoudre le problème, celle de « la solidarité à la source », le « pendant du prélèvement à la source. »
Pour réussir à « moderniser notre système de prestations sociales », les pouvoirs publics vont mener une expérimentation sur une dizaine de territoires, « dès l’année prochaine. » Prévue dans la loi de décentralisation dite « 3DS », cette expérimentation nommée « Territoires zéro non-recours », sur le modèle de l’expérimentation « Territoire zéro chômeurs », devra permettre « d’aller chercher des personnes éloignées du système, afin de comprendre pourquoi elles ne perçoivent pas les aides et ne sont pas connues de nos administrations. »
Les raisons de cet éloignement sont « complexes et diverses », explique l’ancien directeur de la Croix-Rouge. Aller demander des aides sociales « est parfois stigmatisant », ou bien les personnes n’ont parfois « pas l’information », explique le ministre. En tout état de cause, cette expérimentation devrait permettre, dès 2024, « d’envoyer des formulaires préremplis aux personnes connues de l’administration, et de se baser sur l’expérimentation de 2023 pour aller chercher d’autres personnes très exclues. »
Jean-Christophe Combe explique ainsi qu’à terme, le but est de « pouvoir interconnecter les bases de données des administrations et des caisses de sécurité sociale », pour que « d’ici la fin de la législature, on arrive à faire l’harmonisation des bases ressource pour mieux piloter notre système de protection sociale et faire en sorte que notre système de prestation soit aussi incitatif à la reprise d’emploi. »
« On ne connaît aujourd’hui pas très bien les interactions entre les différentes aides » sur les incitations au retour à l’emploi, précise le ministre des Solidarités. Par cette réforme « structurelle », le gouvernement poursuit ainsi un double objectif : « que les pouvoirs publics puissent porter leur rôle constitutionnel et qu’on puisse rendre ce système incitatif à la reprise d’emploi. »
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