François Hollande s'est prononcé mercredi en faveur d'une évacuation des populations d'Alep, deuxième ville de Syrie, "sous le contrôle d’observateurs internationaux et avec la présence des organisations humanitaires", a déclaré l'Elysée dans un communiqué.
"Le Président de la République a souligné l’urgence humanitaire dans laquelle se trouvent les populations prises au piège à Alep", a poursuivi la présidence française à l'issue d'un conseil de défense et de sécurité nationale réuni autour du chef de l'Etat.
"Il a demandé de tout mettre en œuvre pour permettre leur évacuation dans la dignité et la sécurité sous le contrôle d'observateurs internationaux et avec la présence des organisations humanitaires", a-t-elle ajouté.
Selon l'Elysée, "une aide et une protection immédiates et sans condition doivent être apportées à tous les habitants de la partie orientale d’Alep, sans discrimination et conformément au droit humanitaire international".
Au-delà, a souligné la présidence, "la négociation d’une transition politique en Syrie est nécessaire à une victoire durable contre le terrorisme dans ce pays".
Interrogé lors de son point de presse hebdomadaire sur l'"ultimatum humanitaire" évoqué à plusieurs reprises ces derniers jours par François Hollande, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a indiqué qu'il s'agissait d'une "initiative franco-allemande".
"L'action conduite doit être double, à la fois ouvrir des corridors pour permettre à la population civile d'évacuer la ville d'Alep (...) et permettre aux organisations humanitaires d'accéder à Alep", a-t-il insisté.
"Cet ultimatum n'a pas de date", a-t-il cependant précisé, estimant qu'il fallait parvenir "à négocier avec Bachar al-Assad et les Russes".
Stéphane Le Foll a par ailleurs repoussé l'idée d'une visite du chef de l'Etat français à Alep, dans l'esprit de celle de François Mitterrand à Sarajevo en juin 1992.
"Il faut être sérieux, laisser penser qu'il suffirait que le président de la République aille à Alep pour que les choses soient réglées, (...) tout ça n'est pas sérieux" ni "responsable".
Ceux qui appellent François Hollande à s'y rendre sont "un peu légers", a-t-il encore estimé.
Le porte-parole du gouvernement a relevé aussi que contrairement à Sarajevo en 1992, il n'y a pas de troupes de l'ONU ou de forces internationale déployées à Alep.
L'aviation du régime syrien a mené mercredi des frappes aériennes sur la dernière poche rebelle d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), alors que les violences y ont repris de plus belle après un répit d'une quinzaine d'heures.