L'ancien chargé de mission de l'Elysée, Alexandre Benalla, ne se rendra pas à la commission d'enquête sénatoriale avant la fin de l'instruction judiciaire dans laquelle il est mis en examen pour des violences contre un manifestant le 1er mai à Paris, a déclaré son avocat mardi sur LCI.
"Il ne veut pas aller devant une commission faire des déclarations qui lui seraient reprochées par les magistrats instructeurs", a déclaré Me Laurent-Franck Liénard, mais M. Benalla "accepte de répondre aux questions de la commission sénatoriale sitôt l'instruction close". Cette commission souhaitait l'entendre le 19 septembre, selon l'avocat.
"Alexandre Benalla est au coeur de l'instruction judiciaire", a-t-il insisté, ajoutant qu'il réservait "l'ensemble de ses réponses aux magistrats instructeurs".
L'avocat a rappelé ainsi que son client ne pouvait répondre à des questions relatives au 1er mai, car la commission sénatoriale n'a pas le droit d'empiéter sur l'enquête judiciaire, au nom de la séparation des pouvoirs.
Mais les sénateurs peuvent interroger M. Benalla sur le reste de l'affaire, notamment son rôle au sein de la présidence.
L'avocat a notamment fait valoir que les activités de son client à l'Elysée étaient couvertes par "le secret professionnel" et que lui-même était "habilité secret défense". Dans ce contexte, "il ne peut pas aller devant une commission d'enquête, ça ne lui est pas autorisé", a-t-il expliqué.
Le conseil de l'ancien adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron a toutefois indiqué que son client lui avait confirmé vouloir s'exprimer devant la commission sénatoriale, ce qu'il avait déjà dit publiquement pendant l'été.
Mais "je lui ai conseillé de ne pas y aller", a poursuivi Me Liénard, lui affirmant qu'il serait "dans l'incapacité de répondre à quelque question que ce soit". Il a précisé que la décision avait été prise lundi "tard dans la soirée".
Filmé en train de violenter un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai, Alexandre Benalla a été mis en examen le 22 juillet notamment pour "violences en réunion" aux côtés d'un employé de la République en marche, Vincent Crase.
Trois policiers sont également mis en examen pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel".