Alexandre Benalla : « Si c’était à refaire, je serais resté chez moi le 1er mai 2018 »
Dans un entretien au Nouvel économiste, l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron revient sur l’affaire qui porte son nom, qu’il préfère qualifier de « fait divers ». Il affirme que les sénateurs « ont voulu faire de la politique ».

Alexandre Benalla : « Si c’était à refaire, je serais resté chez moi le 1er mai 2018 »

Dans un entretien au Nouvel économiste, l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron revient sur l’affaire qui porte son nom, qu’il préfère qualifier de « fait divers ». Il affirme que les sénateurs « ont voulu faire de la politique ».
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Alors qu’il y a quelques jours, le procureur de Paris a classé sans suites les procédures pour faux témoignage visant Patrick Strzoda, Alexis Kohler et le général Lavergne, qui avaient été lancées par le bureau du Sénat à la suite de la commission d’enquête parlementaire sur « l’affaire Benalla », le protagoniste de l’affaire s’est exprimé aujourd’hui dans la presse. Dans un long entretien au Nouvel économiste, Alexandre Benalla a présenté sa stratégie sur le marché de la sécurité d'entreprise en Afrique et est revenu sur l’affaire qui porte son nom, qu’il préfère qualifier de « fait divers Benalla ». « La justice déterminera ce qu’il y a de vrai ou faux sur des éléments techniques », assure-t-il.

« Si c’était à refaire, je serais resté chez moi »

Alexandre Benalla affirme qu’il est « fier d’avoir servi Emmanuel Macron ». « La seule chose qui me gêne est d’avoir à un moment donné pu susciter la suspicion sur quelqu’un qui m’a fait confiance », regrette-t-il. Il assure que « si c’était à refaire, au vu du tort que cela a causé, je serais resté chez moi le 1er mai ». « J’ai toujours été un battant, je suis un passionné de la sécurité et de la politique, j’ai pris des coups, mais je rebondis. Ce que l’on a envie d’être est réalisable, il faut s’en donner les moyens », explique-t-il.

À propos de la commission d’enquête parlementaire lancée par le Sénat en juillet 2018, Alexandre Benalla considère que les élus du palais du Luxembourg ont « voulu faire de la politique », tandis que, selon lui, ceux de l’Assemblée nationale « se sont arrêtés aux faits divers ».

Alexandre Benalla dénonce les « manipulations » de Médiapart et Edwy Plenel, qu’il compare à Breitbart News et Steve Bannon

L’ancien garde du corps du président de la République est également revenu sur le traitement médiatique de l’affaire. Il étrille Mediapart et Edwy Plenel, le fondateur du journal en ligne. « En Afrique, l’affaire est prise avec beaucoup plus de distance et on considère que les Français sont devenus fous sur ce sujet, même si tout le monde comprend là-bas qu’il y a eu instrumentalisation politique et manipulation médiatique de la part de Mediapart et d’Edwy Plenel qui sont en quelque sorte les “Breitbart [média politique américain d’extrême droite, N.D.L.R.] et Steve Banon” d’une certaine gauche française », explique Alexandre Benalla.

« Mis à part les manipulations de Mediapart, les médias ont fait leur travail en informant les gens de ce qu’ils ont pu percevoir comme étant étrange, bizarre, bancal, voire borderline et illégal, c’est la liberté de la presse. Ensuite, il y a eu l’Assemblée nationale et le Sénat. […] Après, il y a la justice qui fait son travail en prenant le temps qu’il lui faut, elle dira la réalité des choses ».

« Il y a eu ces trois temps, le temps médiatique qui a informé le public, c’est la liberté de la presse et je suis content de vivre dans une démocratie où la presse informe librement. À condition que ce ne soit pas une presse de manipulation qui se cache derrière de la pseudo-investigation », affirme-t-il.

 

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