Louis Aliot, vice-président du Front national, a demandé mercredi d'"inverser les flux migratoires", une position délaissée aujourd'hui par le FN et qui était définie comme "renvoyer les immigrés dans leur pays d'origine".
"Aujourd’hui il faut inverser les flux migratoires en France mais également dans l’Europe entière. Cela passe par un non renouvellement des titres de séjours et de travail, par un durcissement de l’accès à la nationalité et par la fin du droit du sol", explique l'eurodéputé dans un entretien accordé à la Confédération des Juifs de France et Amis d'Israël (CJFAI).
Il a rencontré mercredi matin, avec le député apparenté FN Gilbert Collard, des représentants de la CJFAI à Paris.
Pour M. Aliot, "les quelques milliers de migrants qui arrivent en Europe de Syrie ou autre ne représentent rien en nombre à côté des 120.000 entrées légales en provenance des pays du Maghreb et d’Afrique accordées chaque année par le gouvernement français au titre d'accords bilatéraux qui n’ont plus lieu d’être à mon sens."
Il évoque à ce titre une "invasion" ou "une submersion".
Le terme d'"inversion des flux migratoires" est une revendication historique du FN, reprise par Marine Le Pen lorsqu'elle est arrivée à la tête du Front national en 2011 mais délaissée depuis, même si certains responsables frontistes comme le numéro 3 Nicolas Bay ou Louis Aliot, peuvent la reprendre sporadiquement.
Interrogée en novembre 2014 par l'AFP sur le sujet, Marine Le Pen expliquait ce concept ainsi : "Le fait d'être immigré légal sur le territoire, ça ne vous donne pas obligatoirement accès à la nationalité française et au droit de rester sur le territoire aussi longtemps que vous le souhaitez."
Selon la définition de l'Insee, un immigré "est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France", qui peut donc être de nationalité française.
Dans ses "300 mesures pour le renaissance de la France" (1993), le FN demandait d'"inverser les flux migratoires, donc organiser le regroupement familial des immigrés dans leur pays d'origine". Mais dans ses "144 engagements présidentiels" pour 2017, Marine Le Pen préconise désormais de "réduire l'immigration légale à un solde annuel de 10.000".