Voté par surprise et de justesse vendredi par le Sénat, dans le cadre de l’examen du projet de loi Santé, l’allongement de deux semaines du délai légal de l’IVG a finalement été remis au vote par scrutin public ce mardi. Pour mémoire, c’est dans un hémicycle clairsemé, avec 22 sénateurs, que cet amendement de Laurence Rossignol, ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, a été adopté de peu (voir notre article). Ce vote s’était fait contre l’avis du président de la commission des affaires sociales, et rapporteur du texte, le sénateur LR Alain Milon et contre l’avis de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Une seconde délibération de cet amendement a été demandée ce matin par la droite sénatoriale avec l’accord du gouvernement. L’allongement du délai de 12 à 14 semaines pour une IVG a finalement été rejeté par 205 voix contre 102.
Lors des explications de vote qui ont précédé cette seconde délibération, le sénateur LR, radiologue de profession, Alain Houpert a souhaité faire part de son expérience personnelle. « J’ai aidé beaucoup de femmes qui étaient dans un projet d’interruption de grossesse (…) à 12 semaines, c’est un embryon qui mesure 6,5 cm de distance crânio-caudale où l’on ne voit que le bourgeon germinal. A 14 semaines, nous sommes face à un fœtus et nous avons 90% de chances de dépister le sexe. Et là, nous rentrons dans un risque d’eugénisme et de choix de l’enfant » a-t-il estimé.
Une prise de parole qui a déclenché des réprobations du côté de la gauche de l’hémicycle. « Je ne suis pas un dangereux réactionnaire. J’interviens en tant que technicien. Nous avons un danger énorme » a-t-il répondu.