Les images tournées le 27 mai au siège parisien de Pôle emploi continuent de faire écho au Parlement. En marge d’une manifestation d’agriculteurs inquiets des orientations de la nouvelle politique agricole commune, deux parlementaires ont été bousculés par les forces de l’ordre. La députée (La France insoumise) Bénédicte Taurine avait été jetée au sol par un agent. Le sénateur écologiste Joël Labbé avait été malmené lors de l’opération de maintien de l’ordre (relire notre article). « Il a été empêché de rejoindre les paysans », s’est exclamé le président du groupe écologiste Guillaume Gontard, lors des questions d’actualité au gouvernement, ce 2 juin au Sénat.
Ces « faits de violence » contre des parlementaires « identifiés » sont « sans précédent » et « particulièrement graves », selon lui. Le sénateur a estimé que la réponse du gouvernement la veille à l’Assemblée nationale, au président du groupe La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, n’était « franchement pas à la hauteur de la gravité des faits ». « Nous vous demandons aujourd’hui une condamnation sans équivoque. »
« Sur les faits dont vous parlez, je n’ai évidemment aucune information, le procureur de la République territorialement compétent, s’est saisi. Nous verrons bien les suites qu’il donne », a répondu le Premier ministre. Jean Castex a tenu à rappeler le contexte général des débordements, soulignant que la manifestation n’avait pas fait l’objet d’une déclaration et que l’occupation des locaux de Pôle emploi était « totalement illégale ». « Les incidents dont vous faites mention se sont déroulés dans ce cadre-là », a-t-il ajouté.
Des images « qui ont pu choquer » et qui « sont regrettables »
Le chef du gouvernement a déploré l’ensemble des débordements, sans distinction. « Les parlementaires, et bien entendu les forces de sécurité intérieure doivent respecter les lois de la République […] En toute hypothèse, je vous rappelle que si, à bon droit, les images dont vous parlez ont pu choquer et qu’elles sont regrettables, je rappelle également au Sénat que dans cette affaire deux policiers ont été blessés et l’un a subi des jets de pierre qui ont conduit à son transport à l’hôpital. Donc tout cela n’est pas normal, il y a eu des attitudes qui sont condamnables. »
Lors de sa réplique, Guillaume Gontard a estimé que la prise à partie de parlementaires marquait un nouveau stade dans les violences observées dans les manifestations. « Après les Gilets Jaunes, les journalistes, les avocats, les médecins et tant d’autres, la répression violente du mouvement social a atteint un nouveau paroxysme. Plus personne n’est épargné. Ni les agriculteurs ni même les représentants du peuple. »