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Le bureau politique de LR s’est accordé sur une suspension des ministres issus de leurs rangs ayant bravé les consignes du parti. Une décision largement validée par le bureau politique, malgré les dissensions internes au parti.
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Emmanuel Macron a promis pendant sa campagne, lors d’un meeting à Marseille, de confier la transition écologique directement à son Premier ministre. Il a ensuite nommé son ancienne ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, à Matignon, et lui a bien rattaché aujourd’hui deux ministres : Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 5ème portefeuille dans l’ordre protocolaire, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, 16ème et avant-dernière dans l’ordre protocolaire.
Le ministère de Barbara Pompili, qui était le 2ème dans l’ordre protocolaire après celui des Affaires étrangères, se retrouve divisé entre un ministère spécifiquement dédié à la « transition énergétique » et confié à l’ancienne ministre déléguée à l’Industrie, avec des arbitrages cruciaux à prendre prochainement pour arriver à décarboner le mix énergétique français. Emmanuel Macron avait dit que la mission de ce ministère serait de « faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon », et ainsi respecter les engagements climatiques de la France.
Pour ce faire, le Président de la République a donc choisi une énarque de 47 ans, soutien de la première heure et proche du secteur industriel par ses dernières fonctions ministérielles. « Elle s’intéresse à la filière nucléaire », a déclaré à l’AFP Cécile Arbouille, déléguée générale du Groupement des industriels français de l’industrie nucléaire (GIFEN). Du côté des énergies renouvelables, les représentants de l’industrie semblent aussi relativement satisfaits. « L’urgence est de débloquer tous les projets renouvelables, notamment les éoliennes, qui sont en file d’attente », a déclaré le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jean-Louis Bal, à l’AFP.
>> Pour en savoir plus : Réacteurs nucléaires arrêtés : vers un Plan Marshall ou une réduction de la voilure pour le nucléaire français ?
L’ancienne ministre des Transformations et de la Fonction publique est, elle aussi, une « techno », même si elle n’est pas une énarque. Passée par HEC et Harvard, elle a d’abord travaillé dans le secteur bancaire, l’un des plus polluants par son financement des énergies fossiles, elle a ensuite intégré le gouvernement aux Affaires européennes, puis a géré la réforme de la haute fonction publique et de l’ENA.
« C’est surprenant, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais ce qui est inquiétant, c’est que toutes deux sont considérées comme des fidèles d’Emmanuel Macron et de ce qui a été fait jusqu’à présent lors d’un quinquennat perdu pour le climat », a déclaré à l’AFP Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, à propos de ces deux nominations, en relevant leur absence de parcours affiché dans les domaines du climat et de l’environnement.
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