Michel Barnier juge la situation budgétaire « très grave » et demande « les éléments pour en apprécier l’exacte réalité », déclare le premier ministre. Quelques minutes avant, Matignon annonçait qu’une réunion avec Gabriel Attal était « décalée ». La cause officieuse : Gabriel Attal aurait imposé « une délégation de huit personnes », dont Elisabeth Borne et Gérald Darmanin, alors que la « règle » est de venir à trois maximum. « Sur les modalités, ils nous ont mis un peu devant le fait accompli », grince l’entourage de Michel Barnier
Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher : un duo de « technos » en charge de l’écologie au gouvernement
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Emmanuel Macron a promis pendant sa campagne, lors d’un meeting à Marseille, de confier la transition écologique directement à son Premier ministre. Il a ensuite nommé son ancienne ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, à Matignon, et lui a bien rattaché aujourd’hui deux ministres : Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 5ème portefeuille dans l’ordre protocolaire, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, 16ème et avant-dernière dans l’ordre protocolaire.
Agnès Pannier-Runacher à la Transition énergétique
Le ministère de Barbara Pompili, qui était le 2ème dans l’ordre protocolaire après celui des Affaires étrangères, se retrouve divisé entre un ministère spécifiquement dédié à la « transition énergétique » et confié à l’ancienne ministre déléguée à l’Industrie, avec des arbitrages cruciaux à prendre prochainement pour arriver à décarboner le mix énergétique français. Emmanuel Macron avait dit que la mission de ce ministère serait de « faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon », et ainsi respecter les engagements climatiques de la France.
Pour ce faire, le Président de la République a donc choisi une énarque de 47 ans, soutien de la première heure et proche du secteur industriel par ses dernières fonctions ministérielles. « Elle s’intéresse à la filière nucléaire », a déclaré à l’AFP Cécile Arbouille, déléguée générale du Groupement des industriels français de l’industrie nucléaire (GIFEN). Du côté des énergies renouvelables, les représentants de l’industrie semblent aussi relativement satisfaits. « L’urgence est de débloquer tous les projets renouvelables, notamment les éoliennes, qui sont en file d’attente », a déclaré le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jean-Louis Bal, à l’AFP.
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Amélie de Montchalin à la Transition écologique et la Cohésion des territoires
L’ancienne ministre des Transformations et de la Fonction publique est, elle aussi, une « techno », même si elle n’est pas une énarque. Passée par HEC et Harvard, elle a d’abord travaillé dans le secteur bancaire, l’un des plus polluants par son financement des énergies fossiles, elle a ensuite intégré le gouvernement aux Affaires européennes, puis a géré la réforme de la haute fonction publique et de l’ENA.
« C’est surprenant, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais ce qui est inquiétant, c’est que toutes deux sont considérées comme des fidèles d’Emmanuel Macron et de ce qui a été fait jusqu’à présent lors d’un quinquennat perdu pour le climat », a déclaré à l’AFP Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, à propos de ces deux nominations, en relevant leur absence de parcours affiché dans les domaines du climat et de l’environnement.