Pour limiter le flux d'amendements des députés LREM, sourds aux "injonctions", des responsables du groupe majoritaire vont plancher pour "attaquer les choses en profondeur", a annoncé mardi en réunion Gilles Le Gendre, l'un des vice-présidents, selon des participants.
Convaincu que "nous ne ferons pas l'économie d'une évolution de notre pratique vis-à-vis de nos amendements", M. Le Gendre, qui présidait la réunion de groupe, a observé que "les injonctions ne changent rien" au fil des semaines.
Sur plusieurs projets de loi, les amendements individuels LREM se sont multipliés malgré des réunions de "balayage" collectives préalables aux débats, poussant le patron du groupe Richard Ferrand à plusieurs rappels à l'ordre. Et le Premier ministre Edouard Philippe a appelé mardi dernier les "marcheurs" à "jouer collectif" face au bond d'amendements individuels et à des critiques de certains dans la presse.
Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (LREM) avait ainsi relevé mercredi dernier que, sur le projet de loi logement "Elan", il y avait "748 amendements issus du groupe majoritaire, sur les 3.000 amendements".
Pour "limiter le nombre d'amendements, mais pas le temps de parole", M. Le Gendre a fait état d'une mission interne au groupe majoritaire, avec son collègue Pacôme Rupin, l'aide des "whip" (chefs de file LREM de chaque commission) et de plusieurs responsables de textes , selon des propos rapportés.
Jugeant qu'"il faut attaquer les choses en profondeur", cet élu de Paris a considéré qu'il y a "très clairement une marge de progression à atteindre à la rentrée".