Amnesty International France a projeté dans la nuit de lundi à mardi sur la façade principale de l'Assemblée nationale des "raisons" en faveur de l'accueil de migrants, alors que s'ouvre mardi au Sénat le débat autour du projet controversé de loi asile-immigration, a constaté un photographe de l'AFP.
"Parce que nous ne choisissons pas le pays où l'on naît", "parce que ça pourrait être nous un jour", "Comment avoir bonne conscience en laissant des êtres humains mourir en mer ?", ou encore : "Parce qu'il y a de la place pour tous", sont parmi les slogans qui ont été projetés sur le palais Bourbon après l'extinction des lumières peu après 01H00 mardi matin.
Une des "raisons" d'accueillir les migrants projetées sur la façade de l'Assemblée nationale par Amnesty International France, à Paris le 19 juin 2018
AFP
La projection effectuée par une demi-douzaine de militants a duré une vingtaine de minutes jusqu'à ce que des policiers à moto demandent "gentiment" aux projectionnistes d'un soir de ranger leur matériel, a précisé la même source.
"Ces +raisons+ sont adressées aux autorités françaises afin d'exiger qu'elles s'engagent davantage pour la protection des personnes qui fuient les violences", détaille l'organisation internationale dans un communiqué".
"En un an, plus de 20.000 personnes ont donné leur raison pour accueillir des réfugiés en France", précise-t-elle.
Le projet de loi asile-immigration qui a suscité des critiques y compris au sein du mouvement présidentiel arrive au palais du Luxembourg mardi avec en toile de fond la crise du navire Aquarius et ses 630 migrants.
Il avait été adopté en première lecture fin avril à l'Assemblée après des débats très enflammés.
Au Sénat il fera l'objet d'un vote solennel le 26 juin. Il sera ensuite examiné par une commission mixte paritaire chargée de trouver une version commune aux deux chambres.
Le texte avait été qualifié par Amnesty France de "dangereux pour les migrants et les demandeurs d'asile".
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.