Anne Hidalgo déjà confrontée au bal des ambitieux pour Paris
Les candidatures potentielles se multiplient pour tenter de ravir la mairie de Paris en 2020 à une Anne Hidalgo en situation délicate. L'élue...
Par Stéphanie LEROUGE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Les candidatures potentielles se multiplient pour tenter de ravir la mairie de Paris en 2020 à une Anne Hidalgo en situation délicate. L'élue socialiste prépare aussi la bataille, mais se garde bien de rejoindre l'arène.
L'échec et la fin abrupte d'Autolib' a fourni de nouvelles armes cette semaine à ceux qui sont convaincus que l'heure de l'alternance a sonné dans la capitale, dirigée par la gauche depuis 2001.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, n'a ainsi pas manqué de déplorer "comment une belle idée, en avance sur son temps, utile pour tous, se termine tristement". "La politique est un art d’exécution", a-t-il conclu dans un tweet diffusé lundi soir, à la veille de l'arrêt définitif du service d'autopartage.
Autre candidat macroniste potentiel, le secrétaire d'Etat en charge du numérique Mounir Mahjoubi. "Si à un moment ça doit arriver, pourquoi pas", a-t-il lâché sur BFM et RMC lundi.
Issu des Républicains, le député Pierre-Yves Bournazel (Agir) se verrait bien incarner une candidature de centre-droit avec l'aval du président de la République. Il a publié récemment des tribunes sur le budget de la Ville et le Grand Paris.
L'ancien conseiller en communication de François Hollande, Gaspard Gantzer, avance lui aussi ses pions à coup de tribunes sur le Grand Paris ou la propreté.
Tous sont persuadés de pouvoir mettre à profit les faiblesses du bilan de Mme Hidalgo, qui fut dès 2001 la première adjointe de Bertrand Delanoë, avant de lui succéder dans le fauteuil de maire en 2014.
A ce stade, il n'est pas question pour elle de rendre coup pour coup. "Elle rentrera dans le champ de bataille quand il sera clairement dessiné", dit à l'AFP un adjoint souhaitant rester anonyme.
Qui sera le candidat de la majorité ? Une alliance LREM-PS au second tour sera-t-elle envisageable ? Autant de questions qui incitent la maire à ne pas dévoiler son jeu.
- "La messe n'est pas dite" -
Mais la première condition pour qu'une candidature d'Anne Hidalgo aboutisse sera de "redresser la barre sur la réalisation du bilan municipal", affirme Bruno Julliard, son premier adjoint.
Autolib devrait être remplacé par des initiatives privées d'autopartage de véhicules électriques. Quant au service de partage de vélos Vélib, la mairie espère le voir de nouveau fonctionner correctement à la rentrée, après de longs mois de fiasco suite à un changement de prestataire. Sur ces deux dossiers très voyants, comme sur le niveau décrié de propreté de la ville, "il faut des résultats !", prévient-il.
Autres conditions énoncées par M. Julliard: que la majorité, qui rassemble aujourd'hui communistes, socialistes et écologistes, plus quelques élus En Marche, "tienne jusqu'en 2020"; enfin, qu'Anne Hidalgo parvienne à restaurer son image, écornée selon lui par un intense "bashing". Bref, "il faut montrer de la détermination et du courage, et non un côté agressif ou sectaire.".
Présentation des possibles prétendants à la mairie de Paris pour les élections municipales de 2020
AFP
La maire sortante devra enfin s'efforcer de tirer parti des "faiblesses" de ses adversaires potentiels. "Griveaux souffre de sa proximité avec le président de la République: les gens veulent un vrai maire de Paris, pas un collaborateur du président", pronostique ainsi un adjoint d'Anne Hidalgo.
"Le vote des municipales sera en partie un vote sanction contre le gouvernement qui mène une politique orientée très à droite. Ce n'est pas ce que voulaient les Parisiens qui ont voté pour Emmanuel Macron", veut croire le sénateur socialiste de Paris Rémi Féraud.
La maire doit publier en septembre un livre sur la transition écologique, dont elle a fait un axe fort de son mandat. "Mais ce ne sera pas un lancement de campagne. Anne Hidalgo sera maire jusqu'au bout !", jure son entourage.
Et pour la suite, "la messe n'est absolument pas dite", assure sous couvert d'anonymat un proche de Bertrand Delanoë, en invitant la maire de Paris à se "réconcilier" avec son prédécesseur.
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.
La présidente des députés RN attend de voir comment se construit le futur budget avant de se positionner vis-à-vis du prochain gouvernement de François Bayrou. Assurant de pas avoir pris d’engagement, elle « ne renonce pas » à l’outil de la motion de censure.
Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.