Anne Hidalgo dénonce « l’immense gâchis du quinquennat »
La maire PS de Paris Anne Hidalgo a dénoncé jeudi, dans un entretien au Monde, "l’immense gâchis du quinquennat qui se termine"...

Anne Hidalgo dénonce « l’immense gâchis du quinquennat »

La maire PS de Paris Anne Hidalgo a dénoncé jeudi, dans un entretien au Monde, "l’immense gâchis du quinquennat qui se termine"...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La maire PS de Paris Anne Hidalgo a dénoncé jeudi, dans un entretien au Monde, "l’immense gâchis du quinquennat qui se termine" dont elle rend responsables à la fois François Hollande, Emmanuel Macron et Manuel Valls.

"Selon moi, il y a trois personnes responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine : François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, (l'ancien ministre de l'Economie) Emmanuel Macron, qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et (l'ex-Premier ministre) Manuel Valls. Ce dernier a porté une vision autoritaire allant jusqu’à soutenir, avec le président de la République, la déchéance de nationalité", affirme la maire.

Mme Hidalgo, qui soutient la candidature de Vincent Peillon à la primaire organisée par le PS, refuse par ailleurs de dire si elle soutiendra le vainqueur de la compétition: "Je ne me sens redevable de personne, je n’ai jamais été dans des écuries et j’ai ma liberté. J’espère avant toute chose que Vincent gagnera".

La maire de Paris "récuse" par ailleurs l'analyse de certains d'un soutien à l'ex-ministre de l’Éducation pour affaiblir M. Valls : "Je respecte Manuel Valls, nous avons l’habitude d’explications franches, mais il n’incarne pas ma vision de l’engagement politique. Il n’est pas social-démocrate".

Quant à Emmanuel Macron, il est "l’incarnation de la reproduction sociale des élites. Il porte une vision très autocentrée, jacobine, colbertiste. Je n’ai perçu dans son travail quotidien ni une modernité qui m’aurait éblouie, ni un rapport à la démocratie qui me donnerait confiance. Mais j’imagine qu’il doit servir les intérêts de beaucoup de gens pour faire autant la Une des journaux et pour avoir été à ce point porté comme la figure imposée d’une modernité. Le réveil risque d’être difficile pour ceux qui y croient", dit-elle.

A la question d'une éventuelle disparition de la social-démocratie, Mme Hidalgo répond: "Nous n’étions pas obligés de nous infliger ça. Je leur ai dit à chaque étape: ils auraient pu faire autrement. Il y a un an, il était encore temps de réagir. Si on avait nommé quelqu'un comme Bernard Cazeneuve à l’époque à Matignon, nous ne serions pas dans la même situation. Mais je ne pense pas que la social-démocratie écologiste disparaîtra".

Réagissant sur RTL, la ministre du Travail Myriam El Khomri a qualifié le propos de "particulièrement excessif" : "Je ne considère pas que ce quinquennat ait été un gros gâchis", a indiqué la ministre et élue parisienne dont les relations tendues avec la maire de Paris, opposée à la loi travail, sont notoires.

Le député PS Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche! d'Emmanuel Macron, a, lui, dénoncé sur LCP "l'agressivité excessive de la maire de Paris".

Mme Hidalgo "s'est opposée par une guerre de tranchées à l'ouverture du travail du dimanche puis elle s'y est finalement ralliée. Elle doit être encore plus amère de constater que des accords se signent dans les grands magasins parisiens et que cela crée des emplois. C'est quelqu'un qui a eu tort sur ce sujet et en conçoit beaucoup d'amertume. L'amertume, ça rend hargneux".

Partager cet article

Dans la même thématique

Anne Hidalgo dénonce « l’immense gâchis du quinquennat »
4min

Politique

Budget de la Sécu : « Ce n'est pas un budget de gauche, c'est un budget qui inclut des demandes du PS », estime Clément Beaune

Le gouvernement tentera de faire adopter le budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale ce mardi 9 décembre. Le vote s’annonce serré, même si Sébastien Lecornu devrait pouvoir compter sur les voix des députés socialistes, à qui Olivier Faure a demandé d’approuver le PLFSS. « On est capable d’avoir un PS qui se détache de la gauche radicale et de LFI », salue Clément Beaune, haut-commissaire à la stratégie et au plan.

Le

Anne Hidalgo dénonce « l’immense gâchis du quinquennat »
2min

Politique

Écologie : le Sénat confirme les coupes budgétaires dans le Fonds Vert

Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.

Le

Paris: Weekly session of questions to the government at the National Assembly
9min

Politique

« C’est la survie de notre famille qui se joue » : l’union des droites avec le RN travaille les LR

Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.

Le