Anne Hidalgo propose une primaire à gauche : « Une droite de plus en plus extrême impose un électrochoc », plaide Stéphane Troussel

Anne Hidalgo propose une primaire à gauche : « Une droite de plus en plus extrême impose un électrochoc », plaide Stéphane Troussel

À rebours de la position qu’elle a défendue jusqu’à présent, la candidate PS Anne Hidalgo, encalminée dans les enquêtes d’opinion, appelle à l’organisation d’une primaire entre les candidats de gauche. Au micro de Public Sénat, son porte-parole Stéphane Troussel salue un « acte de responsabilité » face au morcellement de la gauche.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Un virage à 180°. Fermement opposée jusqu’à présent à l’idée d’une primaire à gauche, Anne Hidalgo, la candidate socialiste à la présidentielle, a pris tous les commentateurs de court mercredi soir, au 20 heures de TF1, lorsqu’elle a elle-même remis cette proposition sur la table : « Organisons une primaire de la gauche, que viennent participer à cette primaire les candidats qui veulent gouverner ensemble », a déclaré la maire de Paris. Face à l’émiettement des candidatures à gauche de l’échiquier politique (au moins sept candidats déclarés), la socialiste a invoqué le risque de disparition : « Si nous ne faisons pas ce rassemblement, il n’y aura pas de possibilité pour cette gauche de continuer à exister dans notre pays », a-t-elle averti.

« Il n’y a pas un candidat de gauche qui se qualifie pour le second tour. Et on va observer ça les bras ballants jusqu’à quand ? Il fallait faire mouvement, prendre acte de cette situation », a commenté jeudi matin, au micro de « Bonjour chez Vous » sur Public Sénat, Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, et porte-parole d’Anne Hidalgo. « Anne Hidalgo prend acte de la situation et pose cet acte de responsabilité en disant à l’ensemble de la gauche : il faut se rassembler. On ne peut pas désespérer les électeurs et les électrices de gauche de notre pays », explique-t-il. « Le débat politique cannibalisé par une droite de plus en plus extrême impose à la gauche un électrochoc », martèle cet élu.

Une dégringolade dans les sondages

Un dernier sondage Elabe Opinion 2022, publié mardi par BFMTV, accorde à la candidate socialiste 3 % des intentions de vote. Crédité de 8 %, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon réalise la plus forte percée à gauche, mais mis bout à bout, l’ensemble des candidatures de gauche ne dépassent pas les 25 % au premier tour. Dans le camp adverse, Valérie Pécresse, fraîchement investie par Les Républicains, enregistre un bond impressionnant, à 20 %, juste derrière Emmanuel Macron (23 %). « Je ne crois pas à cette faribole selon laquelle notre pays se serait droitisé », balaye Stéphane Troussel.

Fin de non-recevoir

Toutefois, la proposition d’Anne Hidalgo ne semble pas destinée à faire long feu. Jean-Luc Mélenchon et le communiste Fabien Roussel ont déjà fait connaître leur opposition. Ce jeudi matin, c’est l’écologiste Yannick Jadot qui renvoie la candidate dans les cordes : « Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche », a-t-il répondu sur Europe 1, rappelant qu’il s’était déjà soumis à cet exercice fin septembre, au sein de son parti. « Ce n’est pas responsable. Il veut continuer de désespérer encore un peu plus les électeurs de gauche et les écologistes ? », réagit Stéphane Troussel.

Une interrogation demeure du côté d’Arnaud Montebourg. Mercredi soir, le chantre du Made in France s’est « réjoui » sur franceinfo de la proposition d’Anne Hidalgo. Lui-même, quelques heures plus tôt, avait appelé dans une lettre ouverte publiée sur Twitter au rassemblement. Il a toutefois laissé entendre que, sur la forme, il refuserait de se plier à l’exercice d’une primaire. « On verra bien dans les prochains jours comment cette situation fait bouger la gauche », poursuit Stéphane Troussel, qui ne perd pas non plus espoir du côté des autres candidats. « Il va y avoir des discussions, dans les prochaines heures, les prochains jours, entre les représentants des partis politiques, les différents candidats et les promoteurs de la primaire populaire », assure le porte-parole d’Anne Hidalgo.

Il estime que le rassemblement peut se faire par le bas, c’est-à-dire par les électeurs, et refuse ainsi l’argument d’une incompatibilité de ligne politique, avancé par les uns et les autres… un argument qui était aussi celui d’Anne Hidalgo, lorsqu’elle avait été questionnée sur notre antenne le 19 novembre, quant au refus qu’elle affichait à l’époque de se soumettre à une primaire. « Nos électeurs de gauche ne veulent pas entendre cette thèse. Aux seconds tours des élections locales, ces électorats ont la capacité de se rassembler », plaide Stéphane Troussel.

Dans la même thématique

Paris SNCF : Le trafic des TGV tres perturbe après une attaque massive informatique, 800.000 voyageurs concernes
7min

Politique

Attaque du réseau TGV : « De cette manière coordonnée, c’est inédit »

A quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO, le réseau TGV a fait l’objet d’une « attaque massive » avec 3 incendies coordonnés qui ont touché les LGV Atlantique, Nord et Est. Plus largement, quels sont les risques qui pèsent sur les Jeux ? Interview avec l’expert en sécurité Driss Aït Youssef.

Le

PARIS: Soiree electorale des elections europeennes avec Francois-Xavier Bellamy au siege de Les Republicains
3min

Politique

Parlement européen : François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan

François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan pour des menaces qu’elle aurait proférées à son égard. Cette plainte fait suite au blocage par le député européen de la candidature de Rima Hassan à la vice-présidence de la sous-commission des droits de l’Homme. L’élection du poste de vice-présidente que briguait la députée européenne a été reportée en septembre.

Le

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
6min

Politique

Ingérences étrangères : quelles sont les règles qui s’appliquent aux élus ?

Les élus sont souvent une cible privilégiée pour les ingérences étrangères. Si les atteintes à la probité existent, les formes d’influences sont diverses et se renouvellent. Après l’adoption de la loi sur les ingérences étrangères le 5 juin dernier, retour sur les règles s’appliquant aux élus pour prévenir les ingérences.

Le