« Si on ne reprend pas en main notre politique d’asile, c’est fini, il n’y a plus de France. Là, nous sommes face au mur. » Nicolas Dupont-Aignan, le fondateur de Debout la France, a lancé une pétition pour l’organisation d’un référendum sur l’immigration, ce que toutefois la Constitution ne permet pas de faire en l’état actuel. « J’ai écrit ce texte à la suite d’Annecy. Ce qui m’a effrayé, c’est de voir le président au lendemain de cet acte abominable aller serrer des mains en préfecture, jouer son rôle de compassion, mais à aucun moment n’en tirer des leçons. Drame après drame, on ne tire jamais les leçons de l’absence de frontières », a déploré le député, ce lundi 19 juin, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.
Une sortie de l’UE
« Si on veut régler le problème de l’immigration, il faut sortir de Schengen, contrôler nos frontières nationales. Il ne faut plus hésiter », explique le candidat malheureux à la présidentielle (2,06 %). « Je veux que l’on renationalise les demandes d’asile, qu’elles ne valent que pour chaque pays […]. Elles doivent se faire pays par pays. Si vous avez fait une demande d’asile en Suède, vous n’avez pas le droit de circuler. Je veux mettre fin à la libre circulation des demandeurs d’asile en Europe », énumère-t-il. Quitte à sortir de l’Union européenne : « Ça peut être sortir de l’Union européenne, s’il n’y a pas de négociations possibles », lâche-t-il. « Beaucoup de pays sont comme nous, ne supportent plus ce ‘coup d’État permanent’, comme disait l’autre ».
« Il y a un coup d’Etat européen qui se profile »
Nicolas Dupont-Aignan veut dénoncer l’influence grandissante de la commission européenne sur les politiques nationales, allant jusqu’à évoquer une forme d’ingérence. « Il y a un coup d’Etat européen qui se profile. Mme von der Leyen [la présidente de la Commission européenne, ndlr] sort des traités, elle se comporte comme si elle était élue présidente de l’Europe », dénonce l’élu. « Elle n’est pas du tout élue, la commission de Bruxelles piège la France et les autres pays par des règles bureaucratiques en matière écologique, de migration, en matière budgétaire. »
Interrogé pour savoir s’il serait prêt à soutenir les propositions des LR sur l’immigration, ces derniers souhaitant s’extirper du cadre de certains traités européens, Nicolas Dupont-Aignan rappelle qu’ils ont voté ces textes. « Je voterai tous les textes qui permettent de traiter cette question, même si les textes LR ne vont pas assez loin sur certains points ».