Le programme de stabilité est un document, voté en avril et transmis à la Commission européenne, qui définit les grandes orientations budgétaires du pays.
Pour Philippe Dallier, le programme de stabilité présenté en Conseil des Ministres est « caduc », puisqu’il ne tient pas compte des dernières annonces du Président. C’est « un programme d’instabilité budgétaire, plutôt que de stabilité budgétaire ».
« Il n’est plus question d’arriver à l’équilibre budgétaire en 2022 »
Pour le sénateur, ce programme acte le fait qu’ « il n’est plus question d’arriver à l’équilibre budgétaire en 2022 ». Selon lui, « on sait déjà que le budget sera déséquilibré, mais jusqu’où ? C’est toute la question ». De la même manière, « l’inversion de la courbe de la dette ne se produira pas ».
Philippe Dallier est pessimiste puisque, pour lui, « si les choses se dégradaient, [la dette] pourrait dépasser les 100 % du PIB », faisant ainsi d’Emmanuel Macron « le Président qui a fait dépasser la dette de 100 % ». Dans tous les cas, « il ne tiendra pas son objectif de baisse de 5 points de la dette ».
Le sénateur s’inquiète que la France soit le dernier pays européen à se rapprocher des 3 % de déficit. Pour lui, « tous les autres pays sont, soit à l’équilibre, soit en excédent budgétaire ». Il poursuit : « Il n’y a plus que la France, l’Espagne et l’Italie. Vous vous rendez compte de ce que cela veut dire ? »
« Si on a une remontée des taux d’intérêt, nous serons dans une situation dramatique »
Pour Philippe Dallier, « ce n’est pas grave par rapport à Bruxelles, mais par rapport aux taux d’intérêt ». Il développe sa pensée : « Si on a une remontée des taux d’intérêt, nous serons dans une situation dramatique. À force d’avoir une dette qui grossit comme une boule de neige sur une pente de ski, vous finirez par avoir une catastrophe. »
Pour lui, les récentes annonces d’Emmanuel Macron, comme le rabot sur les niches fiscales, sont « l’aveu de l’échec d’une politique ». Le gouvernement a « trop tiré sur la corde » et doit « se replier dans la panique ». Le sénateur conclut : « Il n’y a plus de ligne directrice et c’est très grave pour le pays. »