Hier, Emmanuel Macron a exposé sa stratégie en matière de transition énergétique. Il confirme sa promesse de campagne de respecter l’objectif de la loi de Transition énergétique de 2015, à savoir passer à 50% de nucléaire. Mais il en reporte de 10 ans la réalisation, pour viser finalement 2035. Pour le président de la République, le calendrier originel était « inatteignable ».
« C’est la défaite des gilets jaunes et de l’écologie » affirme Delphine Batho. Elle poursuit : « Hier, Emmanuel Macron a dévoilé sa vraie position politique et c’est ce qui explique le départ de Nicolas Hulot (…) Ou en sera le monde en 2030 ? Le groupe d’experts sur le climat nous dit qu’il reste 12 ans pour avoir une action efficace sur le climat. Hier c’était la fin du mythe de la transition énergétique. »
Pour l’ex-Ministre de l'Ecologie, les annonces du Présent sont contradictoires : « L’autre annonce d’hier est qu’en 2021 on va éventuellement décider de la relance d’un programme nucléaire en France. Quelle est la priorité absolue ? C’est celle de l’économie d’énergie, celle de l’isolation des maisons car les gens vivent dans des passoires énergétiques. »
Emmanuel Macron a fait une annonce sur la TICPE, la taxe sur les carburants en demandant « d’adapter la hausse de la taxe au marché du pétrole ». Réponse sans appel de Delphine Batho : « Quand je vois cette histoire de taxe flottante, j’ai l’impression que l’on n’a rien compris à ce qui est train de se passer. »
« Le centre de gravité est réactionnaire » chez les gilets jaunes
Annonces de Macron pour la transition écologique : « C’est la défaite de l’écologie » tacle Delphine Batho
Le chef de l’Etat a confié au ministre de la transition écologique François de Rugy le soin de recevoir des représentants du mouvement des gilets jaunes, ce que ce dernier a fait dans la soirée du mardi 27 novembre. Delphine Bato estime que le mouvement des gilets jaunes a « un centre de gravité réactionnaire » : « Je considère que le centre de gravité de ce mouvement est fondamentalement réactionnaire. Je ne parle pas de chaque raison pour laquelle un citoyen s’est engagé dans ce mouvement. Je ne fais pas partie des responsables politiques qui ont couru derrière la moindre manifestation avec beaucoup d’incohérence. »
Elle conclut en soulignant que ce sont les plus modestes qui subissent les conséquences du réchauffement climatique : « Il y a quelque chose qui n’a pas été dit : 10 % des plus riches émettent 50 % des émissions des gaz à effet de serre. Je trouve insultant de dire que l’écologie est un truc de bobos. L’aggravation de la situation mondiale sur les prix du pétrole Ce sont les plus modestes qui font les frais.