Initialement créée pour démocratiser l’accès à la haute fonction publique en 1945, l’école nationale d’administration (ENA) est devenue un symbole d’une élite française jugée technocratique et déconnectée. Il serait aujourd’hui question de supprimer l’ENA, à en croire les fuites des annonces d’Emmanuel Macron dans la presse. Raphael Glucksmann se montre dubitatif sur cette possible annonce : « Il faut faire attention. Il y a un problème en France sur une technostructure qui décide des politiques qui sont menées et il y a un problème d’entre soit des élites françaises dont l’ENA est le symbole. »
Pour le philosophe le problème n’est pas l’ENA mais sa représentativité : « Maintenant, le problème n’est pas l’ENA mais quand l’ENA a le pouvoir. Le problème c’est la représentativité de l’ENA et l’accès à cette école. Nous avons eu une succession de mauvais leaders en France et si l’Etat tient c’est grâce aux techniciens de l’Etat qui sont très bons (…) Se servir de l’ENA comme bouc émissaire ne suffit pas. Si on veut une France moins technocratique, cela s’appelle la décentralisation. Si on veut démocratiser la France, le problème ce n’est pas l’ENA mais la décentralisation. »
Concernant, le reste des annonces qui ont fuité dans la presse, Raphael Glucksmann réagit : « Je pense que ce n’est pas à la hauteur de la crise sociale. » Il ajoute : « Quand on prend les mesures une à une, il y en a qui sont intéressantes. Le moratoire sur la fermeture des hôpitaux et des écoles est plus que nécessaire. Je pense aussi que les mesures annoncées sur l’Education sont intéressantes. »