Annulation des épreuves de spécialité du bac : le « oui, mais » des sénateurs
2021 ne sera finalement pas la première année du bac « Blanquer ». Initialement prévues le 15 mars, les épreuves de la nouvelle formule du baccalauréat ont été annulées au profit du contrôle continu en raison de la crise sanitaire. Une décision que les sénateurs ne remettent pas en cause, mais certains mettent en garde contre ses conséquences.

Annulation des épreuves de spécialité du bac : le « oui, mais » des sénateurs

2021 ne sera finalement pas la première année du bac « Blanquer ». Initialement prévues le 15 mars, les épreuves de la nouvelle formule du baccalauréat ont été annulées au profit du contrôle continu en raison de la crise sanitaire. Une décision que les sénateurs ne remettent pas en cause, mais certains mettent en garde contre ses conséquences.
Public Sénat

Par Steve Jourdin

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Vous avez un nouveau message : « Les enseignements de spécialité ne seront pas évalués au travers d’épreuves au mois de mars mais sur la base des moyennes des trois trimestres de Terminale de ces enseignements ». Voilà ce qu’ont pu lire des milliers de profs et de proviseurs jeudi soir sur leurs boîtes mails. La pression était sans doute devenue trop forte pour Jean-Michel Blanquer : en raison de la crise sanitaire, toutes les organisations syndicales enseignantes demandaient, soit le report de ces épreuves au mois de juin, soit le recours au contrôle continu.

C’est donc cette dernière option qui a été retenue. « Il vaut mieux le dire maintenant que dans trois semaines. A travers les annonces du ministre de l’Éducation, on devine la volonté du gouvernement de donner de la visibilité et de ne pas prendre le système éducatif par surprise », juge Laurent Lafon (UC), président de la commission de la culture du Sénat. En pratique, ce sont les moyennes des deux premiers trimestres de chaque enseignement de spécialité qui seront prises en compte cette année dans Parcoursup. 540 000 candidats des filières générale et technologique, sont concernés. « Il faut éviter de trop perturber l’année scolaire. Un report des épreuves de spécialité en juin aurait provoqué une modification du rythme des enseignements », ajoute Laurent Lafon (UC).

Une annonce qui pose des questions

Si elle ne remet pas en cause cette annulation, Laure Darcos (LR) interroge sa forme. « Il n’y a pas eu d’annonce solennelle. Une décision aussi importante se sacralise, elle ne se fait pas au détour d’un courrier. » D’autant plus que quelques heures plus tard, Jean-Michel Blanquer a réaffirmé sur RTL le maintien des vacances de février aux dates convenues. « C’est un peu contradictoire. D’un côté, on nous dit que les épreuves ne peuvent pas se tenir normalement en mars, et de l’autre, on refuse d’étirer les vacances de février, alors même que cela aurait permis d’endiguer la circulation du virus. Est-ce que le gouvernement dispose d’informations que nous n’avons pas ? », s’interroge la sénatrice de l’Essonne.

Certains élus ont l’impression que l’on prépare ainsi les esprits à un troisième confinement. Et même à une pérennisation du dispositif de contrôle continu. « Le bac ça coûte cher à organiser. Passer définitivement au contrôle continu et supprimer les épreuves nationales à un avantage : cela permet de ne pas mobiliser des professeurs supplémentaires pour corriger les copies », analyse Pierre Ouzoulias (PC), qui comprend néanmoins les raisons ayant présidé au report des épreuves de mars.

 

Le spectre d’un « bac local »

Le recours au contrôle continu relance donc les débats autour de l’équité de la réforme du baccalauréat. « Cette année encore, les notations en contrôle continu ne se feront pas sur la base des mêmes critères d’un établissement à l’autre. Dans certains lycées, les évaluations seront plus généreuses que dans d’autres », regrette Laure Darcos (LR). L’année dernière, alors que l’ensemble des épreuves avaient été annulées au bénéfice du contrôle continu, le taux de réussite en filière générale avait atteint des records (98,4 %). En réponse aux craintes d’un « bac local », Jean-Michel Blanquer a assuré dans son courrier qu’un « cadre robuste » sera établi pour « objectiver les résultats » des élèves.

Partager cet article

Dans la même thématique

Draguignan:  David Rachline appeared in criminal court
2min

Politique

David Rachline démissionne de la vice-présidence du RN

Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.

Le

Paris : Session of questions to the government at the Senate
3min

Politique

Réponse de Lecornu aux patrons : sur le budget, « le Premier ministre se décharge de sa responsabilité », déplore le président de la délégation sénatoriale aux entreprises

Un mois après la publication d’une tribune cosignée par 2 000 patrons dénonçant la « spirale fiscale dangereuse » du budget, Sébastien Lecornu leur répond sur les réseaux sociaux et leur rappelle que le vrai danger, « c’est l’absence de budget ». Une réponse qui ne satisfait pas les sénateurs LR de la délégation aux entreprises

Le

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Budget : après une rencontre avec Sébastien Lecornu, l’optimisme modéré des socialistes, sur fond de débat autour du 49.3

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.

Le