Le ministre de l'Intérieur a estimé mercredi que les "inquiétudes" de la majorité vis-à-vis de la loi "anticasseurs", adoptée mardi par les députés, étaient en partie dues au fait que ce texte avait été proposé et soutenu par l'opposition de droite.
A l'Assemblée, "le vote sur le texte a dépassé largement les rangs de la majorité" et "c'est peut être l'une des explications" au fait que 50 députés LREM ont choisi de s'abstenir, a affirmé Christophe Castaner à l'issue du Conseil des ministres.
Malgré ce nombre record d'abstentions au sein du groupe LREM, l'Assemblée nationale a adopté mardi à une très large majorité la proposition de loi "anticasseurs" déposée par des sénateurs LR et prévoyant notamment des interdictions préventives de manifester.
"C'est la première fois que nous nous appuyons sur un texte proposé par un groupe d'opposition", a expliqué le ministre de l'Intérieur, défendant sa volonté de dépasser les clivages politiques.
"Sur un sujet, on se pose la question de savoir si la solution qui nous est proposée est la bonne, si elle est efficace, et pas la question de savoir si la personne qui est en face de vous serait de droite ou de gauche", s'est-il félicité.
"Ca a suscité des inquiétudes, des réserves, je les entends", mais "il est temps maintenant que le travail se poursuive" , a-t-il ajouté.
M. Castaner a redit que ce texte, adopté en pleine crise des "gilets jaunes", ne devait "pas être lu comme un texte qui menace la liberté de manifester".
"Quand il y a des logiques de casseurs, des brutes, qui viennent dans les manifestations pour les empêcher, notre devoir est de garantir la manifestation, notre objectif est de sécuriser les manifestants, les villes, les commerces, ce droit fondamental de manifestation et nos forces de l'ordre qui n'ont pas à être agressées", a-t-il conclu.