Le Rassemblement national (RN) ne sera pas présent mardi parmi les formations politiques dans les rassemblements contre l'antisémitisme mais rendra un hommage séparé aux victimes des actes antisémites, a annoncé lundi le parti d'extrême droite dans un communiqué.
Le RN (ex-FN) explique qu'il "n'entend pas défiler", lors des rassemblements organisés à l'initiative du PS, "aux côtés de formations et de dirigeants politiques qui, soit n'ont rien fait depuis trente ans contre l'implantation des réseaux islamistes dans les quartiers, soit les ont encouragés, soit même entretiennent à leur égard un double langage irresponsable et criminel".
"C'est donc en dehors de cette manifestation-instrumentalisation que les élus du Rassemblement national et (la présidente) Marine Le Pen rendront hommage aux victimes des actes antisémites en prenant l'initiative de gestes à haute portée symbolique", ajoute le parti sans plus de précisions sur la forme de ces hommages.
Quatorze partis, dont le Parti socialiste, La République en marche, Les Républicains, rejoints depuis par LFI, ont invité les Français à se réunir mardi partout en France, notamment place de la République à Paris, pour dire "Non à l'antisémitisme". Le RN avait déploré de ne pas avoir été associé.
Dans son communiqué le parti souligne "une nouvelle fois le sentiment d'horreur que lui inspire l'antisémitisme d'où qu'il vienne" et estime qu'il est nourri par "l'idéologie islamiste" et non par "une extrême droite totalement marginale".
"Les principaux vecteurs de l'antisémitisme en France ne sont pas les quelques infimes groupuscules issus d'une extrême droite totalement marginale et sans relais", estime la formation de Marine Le Pen qui, en arrivant à la présidence du RN en 2011, avait exclu plusieurs militants ouvertement antisémites et, en 2015, avait exclu son propre père pour ses propos polémiques sur la Shoah.
Pour le RN, les vecteurs de l'antisémitisme sont "l'idéologie islamiste qui, sous couvert d'un antisionisme obsessionnel et violent, prospère partout avec le soutien des formations politiques de gauche et d'extrême gauche et la passive complicité d’un certain nombre d'élus de droite".
"Aujourd'hui en France, l’antisémitisme, il est rouge et vert", a affirmé sur Cnews le porte-parole du RN Sébastien Chenu. Le député du Nord a accusé le patron de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon de "cautionner un certain nombre d'agissements dans ses troupes de députés (...) qui sont pro-palestiniens et montrent du doigt la communauté juive de notre pays".
Marine Le Pen avait participé en mars 2018 à la marche blanche contre l'antisémitisme après le meurtre de Mireille Knoll. Accueillie par des huées, elle avait finalement réussi à rejoindre la marche un peu plus tard.