Le sort de la réforme des retraites est désormais entre les mains de François Bayrou. Après une semaine de négociations, les socialistes continuent de réclamer le gel du décalage de l’âge légal de départ avant de s’engager sur un accord de non-censure du gouvernement, mais la droite refuse d’en entendre parler. Les discussions avec le PS et l’exécutif pourraient se poursuivre mardi.
Appel des 120 parlementaires : « un coup médiatique » selon Bargeton
Par Public Sénat
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Mercredi 18 octobre, le journal Libération a lancé un appel pour demander au gouvernement de « rendre public l’impact de ses mesures fiscales sur les Français les plus riches », au moment où la réforme fiscale 2018 est débattue à l’Assemblée.
La sénatrice socialiste de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, signataire de cet appel, a rappelé le pourquoi de cet engagement de la part de ces 120 parlementaires :
« Il est important, dans ce pays, que le Parlement retrouve sa place. Une des places du Parlement, c’est de contrôler l’exécutif. On a trop pris l’habitude dans cette Ve République, d’ailleurs tous gouvernements confondus, de considérer que le gouvernement assumait (…) Il faut qu’on arrive à redonner à notre Parlement une capacité d’avoir les données objectives, de pouvoir avoir des débats sérieux et des arguments qui se tiennent ».
Face à la sénatrice, vice-présidente du Sénat, Julien Bargeton, sénateur (LREM) de Paris, est plus que dubitatif : « J’ai été surpris par cet appel pour dévoiler, en quelque sorte, le montant et les bénéficiaires de la baisse de l’ISF. Je trouve assez contradictoire de vouloir revaloriser le rôle du Parlement (…) et le court-circuiter de cette façon (…) C’est un coup médiatique parce que c’est plus facile de faire une tribune à la une d’un quotidien national, plutôt que de mettre en valeur le rôle de fourmi du contrôle parlementaire ».
Quant au politologue Olivier Rouquan, lui voit dans cet appel, un moyen d’insuffler du débat démocratique : « On voit bien la volonté qui a été manifestée de dynamiser le rôle du Parlement, des Assemblées, dans cette démocratie présidentialiste, qui selon moi, pêche par saturation présidentielle en terme de communication (…) [Cet appel] remet du collectif. Cela remet des parlementaires sur le devant de la scène et cela permet d’avoir une discussion (…) Cela crée des frictions, des débats mais c’est somme toute, plutôt salutaire ».
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