Deux semaines après le rejet de Sylvie Goulard, Emmanuel Macron a proposé jeudi Thierry Breton, 64 ans, actuel PDG du groupe Atos et ex-ministre de l'Economie, comme nouveau membre français à la Commission européenne, a annoncé l'Elysée jeudi.
Le chef de l'Etat et la présidente de la future Commission, Ursula von der Leyen, "se sont mis d'accord sur ce profil après une discussion en amont. Si nous proposons ce candidat, c'est qu'il convient", commente l'Elysée.
Principal enjeu pour Paris, le vaste portefeuille obtenu pour le Commissaire français -- politique industrielle, marché intérieur, numérique, défense et espace -- restera inchangé. Emmanuel Macron en a obtenu l'assurance d'Ursula von der Leyen, a précisé la présidence.
"Ce qui m'importe, c'est le portefeuille! Je me suis battu pour un portefeuille", s'était écrié le chef de l'Etat, apprenant avec agacement l'éviction de Sylvie Goulard le 10 octobre, vécue comme un camouflet infligé par le Parlement européen.
"Je connais très bien Thierry Breton et je pense que c'est un excellent choix", a réagi jeudi le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin, sur Europe 1. "C'est le choix de l'expérience, le choix aussi de la compétence", a abondé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, sur France 2.
Avec son parcours qui mêle public, privé et politique, ainsi que sa connaissance de l'industrie, cet ami de Jacques Chirac coche en effet de nombreuses cases.
"Thierry Breton a des compétences solides dans les domaines couverts par ce portefeuille, en particulier l'industrie et le numérique, car il a été ministre de l'Economie (sous Jacques Chirac) entre 2005 et 2007, avec tutelle sur l'industrie. Il a aussi été PDG de grands groupes industriels et du secteur de la défense (Thomson, France Télécom, Atos) et bénéficie d'une réputation solide d'homme d'action", fait valoir la présidence.
C'est lui qui, appelé à la tête de France Télécom lourdement endetté, avait redressé le groupe en réduisant ses coûts et avait conduit à sa privatisation.
Thierry Breton, PDG du groupe Atos, et Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, le 12 avril 2016 à Paris
AFP/Archives
Il est aussi Macron-compatible, "aligné" avec les positions du chef de l'Etat. Il s'était rallié à sa candidature dès avant le 1er tour, après le retrait d'Alain Juppé.
"C'est aussi un européen convaincu, qui a conduit de nombreux projets franco-allemands", ajoute l'Elysée, en particulier à la tête d'Atos qui a un siège en France et un à Munich. Thierry Breton est un ardent défenseur du développement en Europe de supercalculateurs capables de rivaliser avec la Chine et les Etats-Unis.
En prime, il connaît Ursula von der Leyen, avec qui il a travaillé lorsqu'elle était ministre allemande de la Défense, sur la création d'un fonds européen de la défense et de la sécurité, pour doper les investissements européens dans ces domaines.
- Risques -
Pour laisser le temps à la France, mais aussi à la Roumanie et la Hongrie, dont les candidats à la Commission ont été aussi écartés, de proposer de nouveaux noms, la prise de fonction de la nouvelle Commission a été repoussée d'un mois, au 1er décembre.
Emmanuel Macron n'a donc pas attendu le dernier moment pour trancher, après avoir passé de nombreux noms en revue: du négociateur du Brexit Michel Barnier à son conseiller Europe Clément Beaune, en passant par la ministre des Armées Florence Parly, la chef économiste de l’OCDE Laurence Boone ou l'ex-membre du directoire de la BCE Benoît Coeuré. Parité oblige, l'Elysée aurait préféré une femme mais n'a pas trouvé le profil adéquat.
En revanche, choisir un grand patron comme candidat à la Commission accroît les risques de conflits d'intérêts, d'autant que le groupe Atos est un fournisseur de services informatiques de l'Union européenne. Jeudi matin, plusieurs responsables politiques, de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot au député Les Républicains Julien Aubert, ont pointé ce risque.
Thierry Breton avait déjà dû répondre à de nombreuses questions sur ce thème lorsqu'il avait été nommé à Bercy, après avoir dirigé France Télécom et Thomson. Il avait alors veillé à ce que les dossiers touchant ces entreprises soient traités directement par le Premier ministre.
D'ici fin novembre, le candidat devra convaincre des eurodéputés soucieux de transparence.
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