Politique
Sénat : Guillaume Gontard reste président du groupe écologiste
Le groupe écologiste – solidarité et territoires a maintenu à sa tête le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard.
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Par Gregory DANEL
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Emporté par les révélations sur les CDD de ses filles à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux a cédé sa place mercredi à Matthias Fekl, au poste stratégique de ministre de l'Intérieur sur fond de menace terroriste persistante.
Considéré comme une étoile montante du Parti socialiste, et l'un des rares soutiens du candidat Benoît Hamon au gouvernement, M. Fekl prend pour seulement huit semaines les commandes d'un ministère qui doit gérer la prochaine présidentielle placée sous haute surveillance.
"Les semaines qui viennent vont être marquées par un enjeu essentiel: assurer la sécurité des élections, faire en sorte que cette période se passe dans le climat le plus propice à ce que chacun de nos concitoyens puisse prendre sa décision en étant pleinement éclairé et avec des élections qui se passent dans la plus totale sécurité", lui a d'ailleurs rappelé M. Le Roux, lors de la passation de pouvoirs, mercredi matin.
Les défis sécuritaires posés par une menace terroriste "très élevée" n'ont cependant pas tardé à rattraper le nouveau ministre de l'Intérieur, avec l'attaque perpétrée à Londres, dans le quartier de Westminster, mercredi après-midi.
"Un haut lieu de la démocratie a été attaqué. Nous sommes pleinement solidaires de la Grande-Bretagne, la France est évidemment prête à apporter son concours tant que de besoin", a déclaré M. Fekl lors d'un déplacement en Seine-et-Marne.
Les enjeux de terrorisme restent "la priorité absolue dans un moment où la menace reste très élevée", avait affirmé un peu plus tôt Matthias Fekl, qui après avoir participé à son premier conseil des ministres dans son nouveau costume de ministre de l'Intérieur, était allé s'entretenir avec les équipes de la sous-direction antiterroriste (Sdat) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois.
Novice sur les questions de sécurité, l'ex-secrétaire d'Etat au Commerce extérieur arrive place Beauvau après la spectaculaire dégringolade de son prédécesseur, Bruno Le roux, acculé à la démission, en moins de 24 heures.
- "Responsabilité" -
L'émission Quotidien, sur TMC, a révélé lundi soir que M. Le Roux, à l'époque député de Seine-Saint-Denis, a employé ses deux filles, alors qu'elles étaient lycéennes puis étudiantes, en cumulant respectivement 14 et 10 CDD entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55.000 euros. Elles n'avaient, lors des premiers contrats, que 15-16 ans.
Certains CDD ont pu avoir lieu en même temps que des stages en entreprise ou sur le temps universitaire, selon l'émission.
Titulaire du poste depuis le 6 décembre, Bruno Le Roux, très proche du chef de l'Etat, a vu son sort vite scellé. Le parquet national financier (PNF) avait ouvert dès mardi une enquête préliminaire.
M. Fekl a salué une démission "en responsabilité".
La "République exemplaire" vantée par François Hollande voit démissionner un cinquième ministre pris dans le tourbillon des affaires après Jérôme Cahuzac, Yamina Benguigui, Thomas Thévenoud et Kader Arif.
Après ce limogeage express, le gouvernement et le PS, mais aussi Emmanuel Macron, ne se sont pas privés de remettre la pression sur la droite et son prétendant à l'Elysée François Fillon.
Les révélations sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon et de deux de leurs enfants comme collaborateurs parlementaires de l'ex-Premier ministre ont fait vaciller sa campagne, mais ni les divisions de son camp ni sa mise en examen n'ont eu raison de sa candidature.
La droite s'est d'ailleurs bien gardée d'accabler Bruno Le Roux.
"C'est son choix, c'est sa responsabilité", a sobrement réagi sur RFI Eric Ciotti, soutien de François Fillon, à propos du départ du ministre de l'Intérieur.
L'intégrale du 26 septembre