Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Après la primaire, le numéro d’équilibriste de François Fillon
Par Guillaume Gosalbes
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Infléchir, sans paraitre reculer, son discours sur le déremboursement de la sécurité sociale.
En ne distinguant plus les petits risques des infections graves et sérieuses, François Fillon cherche selon Jean-Claude Monod à « atténuer la radicalité de son programme ».
Pour le philosophe et chercheur au CNRS, cela a pour conséquence de jeter le flou sur sa mesure phare : la désétatisation de la sécurité sociale.
Une erreur selon Gilles Masson, spécialiste en communication et président de l’agence M&C Saatchi.GAD. Il estime que cette confusion est dommageable au candidat : « sur le sujet de la santé, qui est très complexe et impliquant pour les gens, il faut être le plus précis possible ».
Adopter une posture d’autorité pour s’affranchir des rivalités au sein de son parti.
Pour Gilles Masson, François Fillon « fait du Audiard ». En adoptant une posture d’autorité vis-à-vis de son parti, l’ancien Premier ministre n’hésite pas à avoir « des mots très durs » envers les frondeurs de son parti. Il essaie notamment d’isoler Laurent Wauquiez, mais aussi de s’affranchir des sarkozystes.
S’assurer le soutien des « trois droites françaises ».
Un constat partagé par Elsa Freyssenet, journaliste aux Echos, le discours de François Fillon manque de clarté et «il recule sous la pression, ce qui questionne sa détermination aux yeux de l’électorat de droite ».
Comme le précise Dominique Reynié, politologue et professeur à Sciences Po, ce « processus de normalisation » vise aussi à répondre aux critiques émises par son propre camp.
Soucieux de conserver le soutien des trois droites françaises, François Fillon est donc, de l’avis de Jean-Claude Monod, « en plein numéro d’équilibriste ».
Un exercice compliqué pour l’ancien Premier ministre dans le paysage politique actuel, qui a cependant l’avantage, selon Gilles Masson, d’être le seul capable d’incarner l’autorité et la compétence.