La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a promis dimanche que "rien ne serait comme avant", à l'issue du grand débat que le gouvernement doit conclure lundi, avant des annonces par Emmanuel Macron à la mi-avril.
"Après ce grand débat, rien ne sera comme avant. Les gens ont besoin d'être beaucoup plus associés aux décisions. Il y a aussi un sentiment d'injustice, en matière fiscale, notamment, et il faudra aussi qu'on y réponde", a déclaré au Parisien la nouvelle représentante du gouvernement, nommée porte-parole le 31 mars.
Interrogée sur un éventuel rétablissement de la taxe carbone, un des éléments déclencheurs de la crise des "gilets jaunes", Mme Ndiaye estime qu'il faut plutôt "trouver d'autres solutions pour créer un consensus et lutter contre le réchauffement climatique".
Pour réduire la dépense, elle réaffirme en outre l'"objectif de 120.000 suppressions de postes" dans la fonction publique, mais en faisant en sorte que les fonctionnaires "soient utiles au plus près des gens".
Sur les sujets du grand âge et de la dépendance, qui ont émergé dans le grand débat, Mme Ndiaye affirme que plusieurs "options sont sur la table" en matière de financement.
"Doit-on mettre en place un impôt nouveau alors que nous souhaitons les baisser ou faut-il plutôt travailler plus, par exemple en renonçant à un jour de congé comme avec le lundi de Pentecôte ou en reculant l’âge de départ à la retraite? Tant que le président ne s’est pas prononcé à l'issue du grand débat, toutes ces options sont sur la table", développe-t-elle.
Mme Ndiaye, issue du PS, confie par ailleurs qu'elle n'envisage pas de carrière d'élue. "On m’a déjà proposé d’être élue, dans un autre parti, une autre vie. Je ne l’ai jamais souhaité. J’ai beaucoup d'admiration pour ceux qui s’engagent mais je ne sais pas si j’en serais capable", explique-t-elle.
"Le grand changement qu'a apporté en Marche!, c’est de considérer qu’il fallait avoir des gens qui ne soient pas des professionnels de la politique, mais des professionnels en politique", fait-elle valoir.
L'ancienne conseillère en communication de l'Elysée "découvre" enfin en riant "qu’on travaille plus au gouvernement qu’à l’Elysée": "vous mettez vraiment les mains dans le cambouis, vous êtes dans un contact très direct avec les Français".