Après les Européennes, Nicolas Dupont-Aignan plaide pour un rassemblement de « tous les patriotes, de tous les souverainistes »

Le fondateur du parti Debout la France, député de l’Essonne, fustige la politique de l’exécutif et enjoint les différents courants d’extrême droite et « patriotes » à s’allier pour prendre le pouvoir
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Trois fois candidat à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, chef de file du parti Debout la France, pense déjà à 2027, avec une ambition : faire gagner le camp des « patriotes ». Le député de l’Essonne, qui refuse d’être catégorisé à l’extrême droite de l’échiquier politique, avait conclu un accord de gouvernement avec Marine Le Pen avant le second tour de 2017, puis appelé à voter pour elle en 2022. Absent des élections Européennes – « un scrutin proportionnel qui a valeur de sondage, mais sur la moitié de la population », Nicolas Dupont-Aignan veut « faire prendre conscience des périls du pays, qu’on peut s’en sortir, et que l’on rassemble des gens qui dans l’ensemble pensent pareil et se divisent trop souvent ». Sa cible : les partis d’extrême droite, de Marion Maréchal à Jordan Bardella, mais également une fange des Républicains, ainsi que « tous les patriotes, les souverainistes, qu’ils soient de gauche ou de droite ». « Ceux qui veulent sauver la France », résume le député en une phrase. Il en est convaincu, jamais l’extrême droite ne parviendra au pouvoir, aussi forte soit-elle dans l’opinion, si elle ne parvient pas à élargir son audience. « Au lendemain du scrutin il faudra additionner les voix de Monsieur Bardella, de Florian Philippot, de Marion Maréchal. Le Parti communiste a été à 35 % sans jamais gagner. La question c’est de faire 50+1. Il faut additionner tous les patriotes », analyse le souverainiste. 

« Est-ce qu’on peut continuer trois ans comme ça ? »

L’ancien candidat à la présidentielle est farouchement opposé à la politique du gouvernement. Si sa priorité est de faire gagner « les patriotes » en 2027, à court terme, sa priorité est de convaincre les députés de faire tomber l’exécutif, via une motion de censure. Plusieurs fois brandies depuis 2022 et cette nouvelle législature au sein de laquelle la majorité présidentielle n’est que relative, les motions de censure ont jusqu’à présent toutes échoué. Lundi encore, deux motions, déposées par La France insoumise et le Rassemblement national n’ont pas trouvé une majorité de députés pour être adoptées. Un échec que Nicolas Dupont-Aignan ne comprend pas. Pour lui, les opposants au gouvernement se décrédibilisent à critiquer l’exécutif sans pour autant s’allier pour le faire tomber. « Comment peuvent-ils passer leur vie à critiquer les macronistes et leur faire la courte échelle au moment du vote de la censure ? », fait mine de s’interroger le seul député Debout la France de l’Assemblée, en visant explicitement les députés LR. « Est-ce qu’on peut continuer trois ans comme ça ? Moi je ne crois pas, je ne veux pas attendre 2027 », conclut-il, enjoignant Les Républicains à franchir le pas.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Après les Européennes, Nicolas Dupont-Aignan plaide pour un rassemblement de « tous les patriotes, de tous les souverainistes »
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Après les Européennes, Nicolas Dupont-Aignan plaide pour un rassemblement de « tous les patriotes, de tous les souverainistes »
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le