Avant Emmanuel Macron, qui s'exprimera devant le Congrès à Versailles lundi, Nicolas Sarkozy en 2009 et François Hollande en 2015 avaient déjà usé de cette possibilité offerte au chef de l'Etat depuis 2008 par la Constitution.
Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé qu'une telle adresse présidentielle, devant l'Assemblée nationale et le Sénat réunis, ait lieu tous les ans, pour fixer le cap du gouvernement, à l'image du discours sur l'état de l'Union aux Etats-Unis, généralement prononcé en janvier ou février par le président américain devant la Chambre des représentants, le Sénat, les juges à la Cour suprême et d'autres dignitaires du pays.
Le président américain Barack Obama prononce le traditionnel discours sur l'état de l'Union devant le Congrès réunis au Capitole le 12 janvier 2016
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M. Macron s'exprimera dans cette enceinte la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe devant le Parlement.
Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le président de la République a en effet cette possibilité de s'adresser directement au Congrès. Auparavant, le chef de l'Etat ne pouvait y communiquer que par la voie de messages lus.
Adoptée avec une seule voix d'avance, et combattue par la gauche alors que François Hollande était Premier secrétaire du PS et Nicolas Sarkozy chef de l'Etat, la réforme ne prévoit en revanche pas de débat en présence du président et pas de vote, selon l'article 18 de la Constitution.
Le 22 juin 2009, le président Sarkozy avait annoncé devant le Congrès un remaniement de l'équipe dirigée par François Fillon et le lancement d'un emprunt pour financer les mesures gouvernementales à venir.
Nicolas Sarkozy fait un discours au Château de Versailles devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, pour la première fois de la Ve République, le 22 juin 2009
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Surtout, attendu sur le dossier des retraites, il avait assuré que le gouvernement "prendrait ses responsabilités" à la "mi-2010", ouvrant la porte à un relèvement de l'âge légal de la retraite.
Six ans plus tard, le 16 novembre 2015, François Hollande à son tour président, vient s'exprimer devant le Congrès afin de "rassembler la Nation" après "l'épreuve" des attentats du 13 novembre à Paris, les plus meurtriers connus en France (130 morts et plus de 300 blessés).
François Hollande arrive à Versailles pour prononcer un discours devant le Parlement réunis en Congrès, le 16 novembre 2015
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"Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité", déclare-t-il notamment ce jour là, pensant alors qu'une réforme de la Constitution "permettrait aux pouvoirs publics d'agir, conformément à l'Etat de droit, contre le terrorisme de guerre".
François Hollande fait un discours devant le Parlement réunis en Congrès à Versailles, le 16 novembre 2015
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Le président Hollande est ovationné debout à l'issue de son discours de près d'une heure, avant de chanter la Marseillaise avec les parlementaires présents dans l'hémicycle.
Controversée jusque dans les rangs socialistes et objet de multiples rebondissements, la déchéance de la nationalité n'a toutefois finalement jamais vu le jour.
Après une nuit de bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump ce dimanche 28 décembre en Floride pour finaliser un plan de paix. Un rapprochement qui pourrait infléchir la position de la Russie et accélérer la conclusion d’un cessez-le-feu.
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Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.