Après un mois à Matignon, Edouard Philippe au défi de l’autorité
Après un mois à Matignon, Edouard Philippe affronte un double défi: assurer son autorité vis-à-vis de ministres tentés par la "liberté de parole...
Par Marc PRÉEL
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Après un mois à Matignon, Edouard Philippe affronte un double défi: assurer son autorité vis-à-vis de ministres tentés par la "liberté de parole", comme François Bayrou, et trouver sa place dans le tandem avec le président Emmanuel Macron.
Avec le cas du garde des Sceaux, confronté à des soupçons d'emplois fictifs visant des élus MoDem alors même qu'il présente son projet de loi de moralisation publique, le Premier ministre a dû affronter son premier "couac".
Recadré par son chef de gouvernement pour avoir appelé des journalistes qui enquêtaient sur ces soupçons, le patron du MoDem a persisté à défendre son bon droit et à revendiquer de s'exprimer "chaque fois qu'il aura quelque chose à dire".
François Bayrou et Edouard Philippe quittent le conseil des ministres à l'Elysée le 14 juin 2017
AFP
Même si les deux hommes se sont affichés, souriants, à la sortie du Conseil des ministres, et que Matignon a minimisé "un quart d'étincelle", l'épisode a réveillé des souvenirs du quinquennat Hollande: les couacs avec les ministres avaient rythmé les passages de Jean-Marc Ayrault puis de Manuel Valls à Matignon.
Nommé Premier ministre sans avoir été ministre, comme Jean-Marc Ayrault, Edouard Philippe doit prouver qu'il a les épaules pour un poste réputé comme le plus dur de la Ve République, aux arbitrages permanents.
Comme pour l'affaire Ferrand, Emmanuel Macron, soucieux de construire sa stratégie "jupitérienne" d'un président au-dessus de la mêlée, a laissé son Premier ministre gérer.
L'épisode Bayrou, "ça ne relève pas du président de la République", a clairement tranché le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, lors du compte-rendu du Conseil des ministres, où, a assuré le secrétaire d'Etat, l'affaire n'a pas été abordée.
- Macron "jauge" Philippe -
Pioché au sein du parti Les Républicains pour déstabiliser la droite aux législatives, l'ancien maire du Havre a bien rempli son usage: LR, démobilisé et siphonné par le parti du président, La République en Marche, se dirige vers une de ses plus lourdes défaites aux législatives.
Même si Emmanuel Macron n'a plus besoin de s'allier avec la droite pour s'assurer une majorité, Edouard Philippe n'est pas menacé de perdre son poste de Premier ministre.
"Macron est attentif, il veut éviter de le court-circuiter, il veut qu'il réussisse. Il trouve qu'il fait bien le job. Il est en train de le jauger", résume un ministre proche du chef de l'Etat.
Durant la campagne, Edouard Philippe a été soutenir tout ce que la droite compte de candidats "Macron-compatibles", protégés par l'absence d'adversaire REM.
Montage de portraits des membres du gouyvernement réalisé& le 17 mai 2017
AFP
Il a même flirté avec la ligne en s'affichant avec Maël de Calan, candidat LR juppéiste comme lui, qui affrontera au second tour un candidat REM dans le Finistère. Sans officiellement le soutenir. Il a aussi apporté son soutien à Pierre-Yves Bournazel, candidat LR dans le XVIIIe arrondissement face à l'ex-ministre Myriam El Khomri qui revendique elle l'appui... de M. Macron.
Le candidat LR aux législatives dans le 18e arrondissement à Paris Pierre-Yves Bournazel le 1er juin 2017 à Paris
AFP/Archives
C'est sur les routes des Pyrénées-Orientales et du Gard, où il va soutenir ce jeudi des candidats de la République en Marche opposés au FN lors du second tour des législatives, que le chef du gouvernement +fêtera+ son premier mois à Matignon.
Prochaine étape, après la nomination d'un gouvernement Philippe 2 et la nomination probable de quelques secrétaires d'Etat: ses débuts comme Premier ministre à l'Assemblée nationale.
Dans un immense marais de députés REM, les LR pro-Macron "constructifs", qui espéraient un temps jouer les faiseurs de majorité, seront peu nombreux: "une trentaine", espère le député LR Thierry Solère, sans doute moins selon un autre "constructif".
C'est devant ce parterre quasi-monolithique que le quadragénaire de Matignon doit faire sa déclaration de politique générale. Autour du 4 juillet, selon son entourage.
Jeudi soir, dans le cadre de l’examen du budget 2024, le Sénat a rejeté les crédits, pourtant en hausse, de l’audiovisuel public. Les élus de la chambre haute attendent toujours plus de visibilité sur le financement de l’audiovisuel depuis la suppression de la redevance.
Alors que la Nupes s’est décomposée durant les dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a acté, samedi 2 décembre, la fin de la Nupes. Cet été, l’idée d’une liste commune entre les partis de la Nupes pour les élections européennes de juin 2024 avait déjà commencé à fracturer l’alliance, en particulier chez les écologistes. En juillet 2023, le parti de Marine Tondelier, habitué aux bons résultats lors des scrutins européens, désigne Marie Toussaint tête de liste pour les élections européennes. « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense » Si les écologistes rejettent l’idée d’une liste commune à gauche, la députée européenne Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche ». Pour rappel, une liste ne peut élire des députés au Parlement européen uniquement si elle dépasse un seuil de 5 %. « Je pense que l’on a des combats essentiels à mener, c’est ce qui doit concentrer toute notre attention », juge Marie Toussaint qui estime que le combat doit être mené contre les partis nationalistes qui continuent de progresser au sein de l’Union européenne. En proposant ce pacte de non-agression, Marie Toussaint rappelle qu’elle souhaite orienter sa campagne autour de « la douceur ». Une approche qui suscite l’étonnement, ou l’incompréhension, notamment après le meeting de lancement de la campagne. Ce 2 décembre, la tête de liste écologiste avait convié un groupe de danseuses pratiquant la « booty-therapy », une danse permettant de « s’assumer ». « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense », justifie Marie Toussaint qui assume vouloir mener une campagne « sensible ». « La douceur, dans un monde meurtri par la violence politique et sociale, est un horizon de sauvegarde, c’est un objet de combativité », développe Marie Toussaint pour laquelle cette approche peut être payante. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes » Alors que les négociations de la COP 28 se déroulent actuellement à Dubaï avec un nombre record de lobbyistes présents. Selon Marie Toussaint, que cela soit durant les négociations internationales ou au sein des institutions européennes, les lobbys, notamment pétroliers, doivent être écartés des espaces de discussions. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes », développe Marie Toussaint alors que les groupes d’intérêts occupent une place importante dans le processus législatif européen. Outre le lobby des énergies fossiles, la tête de liste écologiste prend également pour cible la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen qui mènera une liste aux élections européennes. Accusée par ce dernier de prôner une écologie déconnectée, Marie Toussaint a, de nouveau, proposé d’organiser un débat avec Willy Schraen afin de « vérifier qui est du côté de l’agro-industrie et qui est du côté des paysans ». Marie Toussaint fustige notamment l’hypocrisie du patron des chasseurs considérant que ce dernier défend « une vision de l’agriculture sans paysans ».
Coup dur pour le groupe LR du Sénat. Sa proposition de loi constitutionnelle a été rabotée en commission des lois. Ses alliés centristes ont rejeté les deux articles phares de ce texte, à savoir la possibilité de déroger au droit européen en matière d’immigration et l’élargissement du champ du référendum à cette question.
Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.