Plusieurs ténors nationaux et locaux du PS ont conjointement fustigé mardi dans un texte l'"incurie" de la France et de l'UE face aux migrants en Méditerranée, et demandé la création d'une "liste de ports" équipés pour accueillir les "autres Aquarius" à venir.
x"Il y aura d’autres Aquarius", préviennent les 20 premiers signataires du texte consulté par l'AFP, parmi lesquels le Premier secrétaire Olivier Faure, les anciens ministres Stéphane Le Foll et Najat Vallaud-Belkacem, mais aussi de nombreux élus locaux, Anne Hidalgo (maire de Paris), Martine Aubry (maire de Lille), Johanna Rolland (maire de Nantes), François Rebsamen (maire de Dijon), ou encore Carole Delga, présidente de la région Occitanie.
"Le gouvernement français discute avec des Etats membres, nous dit-on. Mais comment oublier qu’en juin, déjà confronté à la même tragique situation, le président de la République avait, refusé d’ouvrir ses ports à l'Aquarius, invoquant alors le droit maritime pour se défaire de ses responsabilités", rappellent-ils, dénonçant "l'incurie des gouvernements et de l’Union européenne".
Pour anticiper de futures tergiversations sur l'accueil de navires, les dirigeants socialistes préconisent la création d'une "liste de ports de destination" dans plusieurs pays méditerranéens "équipés à dessein", accompagnée d'une "proposition ambitieuse de répartition des demandeurs d’asile" dans l'UE.
Carole Delga, présidente de la région Occitanie, à Capendu, dans l'Aude, le 18 mai 2017
AFP/Archives
"C’est désormais à l’Europe de se hisser à la hauteur des enjeux", appellent encore les signataires, parmi lesquels la présidente de la délégation socialiste au Parlement européen Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy et le secrétaire national à l'Europe Boris Vallaud.
"Le gouvernement français, comme tous ceux qui choisissent l’inertie et la fermeture, (...) deviennent les complices tant de ces drames que des inacceptables discours nationaux populistes (...) qui fleurissent actuellement en Europe, ceux-là mêmes qui sont tenus en Italie", fustigent-ils.
"Il ne s’agit plus de trouver une solution à la crise du jour par une répartition aléatoire de l’accueil reposant sur le bon vouloir ponctuel de quelques Etats. (...) Nous appelons le chef de l’État (...) et le gouvernement à saisir enfin la main que nous lui tendons depuis des mois pour organiser dignement et efficacement la réponse à cette crise migratoire dans nos territoires", lancent-ils à Emmanuel Macron.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des Ecologistes a réagi à la longue interview du chef de l’Etat, sur TF1 mardi soir. « Avec Emmanuel Macron, même quand on n’attend rien, on est déçu », affirme Marine Tondelier qui a fustigé les « effets d’annonce » de l’Elysée en amont de l’émission.
Après une loi d’urgence pour adoptée en février, le Sénat s’apprête à examiner le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte qui prévoit 3,2 milliards d’euros pour des investissements jugés « prioritaires », et ce, sur la période 2025-2031. Un texte qui comporte plusieurs mesures sur l’immigration, mais pas la levée des titres de séjour territorialisés, comme le demandent les élus locaux. Une proposition de loi en ce sens a été déposée au Sénat.
Dans le cadre de l’émission spéciale « Emmanuel Macron - Les défis de la France », le président de la République a répondu, pendant trois heures, à plusieurs personnalités sur l’actualité nationale et internationale, sur TF1. Il s’est prononcé pour la tenue d’« une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums, dans les mois qui viennent », sur des sujets qui restent à déterminer. Sur la situation à Gaza, il a estimé que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable ».
A deux semaines du vote des militants, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui ambitionne de détrôner Olivier Faure de la tête du PS, a présenté avec sa « dream team » les « 100 premier jours » de son action, s’il remporte le congrès du parti. Avec une ambition : ne pas être « une gauche fantasmée », explique François Kalfon, mais plutôt « une gauche qui veut traiter les problèmes du réel ».