L’Aquarius est finalement arrivé à bon port, sur les côtes espagnoles, après une semaine d’errance. L’Italie n’avait pas voulu accueillir le navire.
« Je vois assurément qu’il y a une volonté politique, qui est la marque du nouveau gouvernement, et notamment du nouveau ministre de l’Intérieur, Monsieur Salvini, qui est de dire que [l’Italie] n’est plus un territoire hospitalier pour l’immigration » analyse Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
Pour l’ancien ministre, pas de haro sur l’Italie : « Il faut reconnaître que l’Italie a été laissée beaucoup en première ligne de front d’une crise migratoire, et s’est sentie privée de solidarité ». « Il ne faut pas avoir de jugements excessivement moraux et politiques, même si l’Europe est humaniste ou elle n’est pas, il faut avant tout avoir une réaction politique, se demander comment réintroduire une solidarité dans nos politiques migratoires, comment construire une vraie politique migratoire européenne » explique-t-il avant de mettre en garde : « Politiquement c’est dangereux si on laisse comme ça se réintroduire le nationalisme et fermer nos frontières ».
La France a annoncé qu’elle étudiera au cas par cas certains dossiers des migrants arrivés en Espagne par l’Aquarius.
« La France a une tradition d’accueil et doit s’enorgueillir de la conserver, et simultanément, garder le sens de la fermeté nécessaire » estime Pierre Moscovici qui cite Michel Rocard : « La France ne doit pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit prendre sa part ».
Selon lui, « il faut une politique commune qui soit à la fois ferme et solidaire » face à la crise migratoire.