Aquarius : la France va accueillir 60 migrants arrivés à Malte annonce l’Elysée
La France va accueillir 60 migrants sur les 255 secourus en mer et pris en charge par Malte, dont 141 à bord de l'Aquarius, et 114 arrivés lundi...

Aquarius : la France va accueillir 60 migrants arrivés à Malte annonce l’Elysée

La France va accueillir 60 migrants sur les 255 secourus en mer et pris en charge par Malte, dont 141 à bord de l'Aquarius, et 114 arrivés lundi...
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La France va accueillir 60 migrants sur les 255 secourus en mer et pris en charge par Malte, dont 141 à bord de l'Aquarius, et 114 arrivés lundi dans l'île par un autre bateau, a indiqué l'Elysée mardi.

"A l'initiative de Malte et de la France, plusieurs États européens - Espagne, Portugal, Allemagne, Luxembourg - se sont mis d'accord" pour trouver ensemble une solution pour ces exilés, explique l'Élysée, qui veut "proposer dans les prochaines semaines un mécanisme pérenne" pour "éviter les crises à répétition".

L'Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) "va envoyer jeudi une mission sur place pour identifier les réfugiés en vue de leur accueil en France", a de son côté indiqué à l'AFP son directeur général, Pascal Brice.

Les entretiens "viseront à s'assurer que ces personnes relèvent bien du droit d'asile", a ajouté M. Brice.

"C'est la cinquième mission de ce type" depuis juin, conçue dans une "volonté d'illustrer les dispositifs de solidarité européens", a-t-il ajouté. Comme lors des précédentes opérations, les personnes sélectionnées arriveront ensuite en France où elles recevront rapidement le statut de réfugié ouvrant la voie à un titre de séjour.

Le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, a donné mardi son accord pour laisser accoster le navire humanitaire Aquarius et ses 141 migrants, après un accord pour les répartir dans plusieurs pays européens, dont l'Espagne qui s'est engagée à en accueillir 60. Le Portugal s'est proposé pour 30 personnes au total.

Tout en saluant "le geste humanitaire exceptionnel de Malte", la France a de nouveau regretté le refus systématique de l'Italie de laisser accoster les bateaux humanitaires.

Paris veut proposer aux autres pays européens "un mécanisme pérenne", sans encore le préciser. La France rappelle que le conseil européen de juin a adopté sa proposition d'ouvrir des centres fermés sur les rives européennes pour accueillir les migrants. Mais aucun pays européen ne s'est jusqu'ici proposé pour en ouvrir sur son sol.

- "Démagogie sauce Salvini" -

Des accords similaires à celui annoncé mardi pour l'Aquarius avaient déjà été trouvés pour les 630 migrants recueillis, déjà par l'Aquarius, en juin et débarqués en Espagne, les 87 migrants de l'Open Arms arrivés en Espagne en août, les 233 migrants du Lifeline arrivé à Malte fin juin et les 450 migrants recueillis par des navires militaires et débarqués en Italie mi-juillet. Sur ce total, la France s'est engagée à en accueillir 200 au total.

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La France comme les autres pays d'accueil n'acceptent que ceux pouvant obtenir l'asile, les autres étant considérés comme des immigrants illégaux, un distinguo que soutient aussi le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies. Ne pas faire cette distinction, avertit l'Élysée, risquerait de mettre fin au droit d'asile.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a salué sur Twitter "une réponse humaine et réaliste", "celle de l'Europe du progrès".

De même, le patron de La République en marche, Christophe Castaner, a salué la décision française, par opposition à "la politique de la communication pure, la démagogie à la sauce Salvini", en référence au ministre de l'Intérieur italien d'extrême droite, et "la politique de l'émotion sur laquelle rien ne se construit".

Le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a au contraire estimé qu'"en acceptant d'accueillir les migrants de l'Aquarius, Emmanuel Macron et ses homologues allemand, luxembourgeois, portugais et espagnol font une nouvelle fois le jeu des passeurs", alors que le sénateur RN (ex-FN) David Rachline a considéré qu'Emmanuel Macron représentait "l'immigration et le laxisme fou de l'Union européenne".

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