Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-FN), s'est dite dimanche "extrêmement inquiète" de voir une partie des migrants de l'Aquarius, qui a accosté en Espagne, venir prochainement en France.
Les premiers migrants du bateau Aquarius sont arrivés dimanche matin dans le port espagnol de Valence, après une semaine d'errance en mer.
"Ils auraient pu débarquer plus tôt en Tunisie ou en Algérie. Sauf qu'on est parti du principe depuis un certain nombre d'années que les migrants devaient systématiquement venir en Europe", a déploré Mme Le Pen au Grand Rendez-vous Europe1-CNEWS-Les Echos.
"Bien sûr, je suis heureuse qu'ils soient sains et saufs. Mais je suis extrêmement inquiète, j'ai entendu le Premier ministre indiquer qu'une partie d'entre eux allait venir en France", a ajouté la députée du Pas-de-Calais.
"Le signal de l'ouverture continue de nos frontières" se poursuit selon elle et "la prochaine fois, les bateaux iront directement dans les ports français".
Pour Mme Le Pen, "il y a une hypocrisie et un cynisme total à dire qu'on ne veut pas qu'il y ait des images d'un bateau qui accoste dans un port français et dans le même temps, on deale avec l'Espagne pour récupérer une partie des migrants".
"Emmanuel Macron est immigrationniste, on le voit partout, dans ses déclarations, sa filiation idéologique...", a fustigé la dirigeante du RN, pour qui "en matière d'immigration, il n'y a pas de fatalité", comme l'a montré selon elle la décision du gouvernement italien de refuser à l'Aquarius l'accès à ses ports.
Une partie des migrants de l'Aquarius doivent être accueillis en France, comme l'a proposé Paris. Une initiative saluée par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez pour qui "cette offre démontre que c'est dans ce cadre de coopération que l'Europe doit donner une réponse, dans un esprit de solidarité européenne au contenu réel".
Concrètement, l'Office français de protection des réfugiés a indiqué à l'AFP être prêt "à envoyer en tout de début de semaine (à Valence) des équipes qui pourront s'assurer que les personnes relèvent bien du droit d'asile".