Alors ministre de l’Economie, la présidente du Fonds monétaire international est accusée de négligence dans la gestion de l’arbitrage entre l’homme d’affaires Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais autour de la revente d’Adidas en 1994.
En 2007, l’Etat a décidé de faire appel à un arbitrage privé dans cette affaire. Une décision prise « avec légèreté » par Christine Lagarde, selon les enquêteurs. Elle est jugée au titre de l’article 432-16 du Code pénal qui vise toute personne dépositaire de l’autorité publique qui aurait, par sa « négligence », permis un détournement de fonds public .
De son côté, la présidente du FMI n’a jamais émis de regret. « Je considère toujours que j’ai agi dans l’intérêt de l’Etat, conformément à la loi, et j’ai ma conscience pour moi dans cette affaire » avait-elle déclaré en janvier dernier.
En 2015, l’arbitrage a été annulé au civil, avec obligation pour Bernard Tapie de rembourser les 403 millions d'euros versés par le Trésor Public. Au pénal, les enquêteurs soupçonnent un « simulacre » organisé au bénéfice de l’homme d’affaires, dont l’avocat avait des liens avec un des arbitres.
Dans une interview au JDD, Bernard Tapie assure que la présidente du FMI ne lui a fait « aucun cadeau ». « La décision des arbitres a respecté toutes ses exigences. Ça veut dire que, en tant que ministre, Madame Lagarde a fait ce qu’elle avait à faire. Ni plus ni moins » a-t-il estimé.
Christine Lagarde risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende dans cette affaire. Le procès doit durer jusqu’au 20 décembre.