Politique
Les vidéos issues des caméras-piétons des gendarmes lors de la manifestation de Sainte Soline, diffusées mercredi par Médiapart et Libération relancent le débat sur les violences policières. Une enquête administrative a été ouverte.
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Le 13 mai 2022, quelques jours après la réélection d’Emmanuel Macron et à un mois du premier tour des élections législatives, c’est un Michel Barnier perdant de la primaire des Républicains et accusant l’immense échec de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle (avec 4,8 % des suffrages au premier tour) qui est l’invité de l’émission Extra Local, sur Public Sénat. Deux ans plus tard, il est aujourd’hui nommé Premier ministre par Emmanuel Macron.
Interrogé à l’époque par Hubert Coudurier, directeur de l’information du Télégramme, sur la possibilité pour Les Républicains de servir de « force d’appoint aux macronistes » si ces derniers ne remportaient pas la majorité absolue lors des élections législatives, Michel Barnier avait affirmé que ce n’était ni l’« ambition », ni la « vocation » de son parti.
« Je pense qu’on peut être et qu’on doit être une force d’équilibre, qui participe à la respiration démocratique. Je ne crois pas qu’il soit bon pour notre pays qu’il y ait ce bloc central qu’Emmanuel Macron veut construire, et puis seulement des extrêmes », expliquait-il.
Si les équilibres politiques sont aujourd’hui bien différents à l’Assemblée nationale, ses déclarations d’alors donnent une idée de sa vision des relations que doivent entretenir Les Républicains et les élus macronistes. Des propos qui prennent aujourd’hui un autre sens, alors que Michel Barnier est chargé par Emmanuel Macron de « constituer un gouvernement de rassemblement », une formulation qui ne laisse pas augurer d’une cohabitation classique entre la droite et les macronistes.
Au cours l’entretien, Michel Barnier se montre par ailleurs très ferme à l’égard du Rassemblement national. Interrogé sur la pertinence d’une stratégie d’union de la droite et de l’extrême droite, le nouveau Premier ministre se voulait à l’époque catégorique : « Il n’y a aucune compatibilité possible et aucune complaisance possible à l’égard des thèses de l’extrême droite et de ceux qui les représentent. »
Ses rapports avec les élus du Rassemblement national seront désormais scrutés. Contrairement aux partis de gauche qui demandent une censure immédiate du gouvernement Barnier, les députés RN indiquent aujourd’hui attendre son discours de politique générale pour « juger sur pièces ». Au même moment, Jean-Luc Mélenchon dénonce une nomination de Michel Barnier « avec la permission et peut être sur la suggestion du Rassemblement national ».
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