Archives : quand Charasse était nommé au Conseil Constitutionnel par Nicolas Sarkozy
Décédé ce vendredi à l’âge de 78 ans, Michel Charasse, l’ancien sénateur du Puy-de-Dôme a usé les bancs de la haute assemblée durant 24 ans, jusqu’en février 2010, où il apprend sa nomination par Nicolas Sarkozy au Conseil Constitutionnel. « Je pensais bien que ça ne se ferait pas. Je m’étais fait à l’idée » confie-t-il devant la caméra de Public Sénat.

Archives : quand Charasse était nommé au Conseil Constitutionnel par Nicolas Sarkozy

Décédé ce vendredi à l’âge de 78 ans, Michel Charasse, l’ancien sénateur du Puy-de-Dôme a usé les bancs de la haute assemblée durant 24 ans, jusqu’en février 2010, où il apprend sa nomination par Nicolas Sarkozy au Conseil Constitutionnel. « Je pensais bien que ça ne se ferait pas. Je m’étais fait à l’idée » confie-t-il devant la caméra de Public Sénat.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Un ancien conseiller de François Mitterrand nommé au Conseil Constitutionnel par Nicolas Sarkozy. En 2010, cet évènement suscite la polémique. Certes, l’ancien ministre du budget avait été exclu du PS quelques années plus tôt pour avoir soutenu le candidat de l’UMP à la présidentielle, mais, quelques heures après avoir prêté serment, l’ancien sénateur du Puy-de-Dôme tient tout de même à apporter des précisions à Public Sénat : « J’ai été nommé par le président Sarkozy donc je ne peux pas dire que je n’étais pas son candidat puisque c’est lui qui m’a nommé. Pour le reste, je vais au Conseil pour exercer normalement la fonction au service de la République et de l’État ».

Charasse et Haenel ont prêté serment à l'Elysée
01:46

En effet, dans le contexte de l’époque, « l’ouverture » à gauche pratiquée par le président de la République est un sujet politique en soi. En entrant au premier gouvernement de François Fillon, Bernard Kouchner, Éric Besson, Jean-Pierre Jouyet et Martin Hirsch ont été voués aux gémonies du Parti socialiste. Lors de son audition devant le Sénat, Michel Charasse commence par une mise au point : « Mon projet de nomination n’est la contrepartie de rien. Personne ne m’a demandé de lien d’allégeance, ni de jurer sur les saintes tables de l’Élysée ».

Conseil constitutionnel: Charasse/Haenel grand oral au sénat
01:32

Quelques semaines plutôt, la caméra de Public Sénat (voir la vidéo en tête de l'article) avait capté la réaction de Michel Charasse, le jour où il apprend sa nomination. « Je pensais bien que ça ne se ferait pas. Je m’étais fait à l’idée » confie-t-il à Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, à cette époque.

Le sénateur raconte alors au ministre sa conversation du jour avec Nicolas Sarkozy : « Il m’a appelé ce matin, il m’a parlé de 45 choses différentes, il ne m’a pas donné de détails. (…) Je lui ai dit un truc : " Tu sais Nicolas, le Président ne peut jamais se lier les mains (…) Si tu ne peux pas l’honorer, je n’en ferai pas une maladie et je n’en mourrai pas. Simplement, fais attention à la nomination, à bien équilibrer les choses " (…) Je lui dis " tu ne veux pas de femmes ?". Et il m’a dit " ça ne fait rien ". Mais je l’avais mis à 100% à l’aise ». Et Charasse de finir en expliquant que faute de nomination, il était « en train de préparer une mission à Haïti comme rapporteur budgétaire ».

Partager cet article

Dans la même thématique

6min

Politique

Louvre : la Cour des comptes étrille les choix stratégiques du musée, qui dispose pourtant de « beaucoup d’argent »

Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » au détriment des urgences techniques.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le