Arrêtés anti-pesticides : « J’ai bien compris que c’était un acte politique », réagit Didier Guillaume
Le ministre de l’Agriculture juge que les dizaines maires qui ont signé des arrêtés limitant l’usage des pesticides ne sont pas dénués d’arrière-pensées « à six mois des municipales ».

Arrêtés anti-pesticides : « J’ai bien compris que c’était un acte politique », réagit Didier Guillaume

Le ministre de l’Agriculture juge que les dizaines maires qui ont signé des arrêtés limitant l’usage des pesticides ne sont pas dénués d’arrière-pensées « à six mois des municipales ».
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« C’est purement de la politique politicienne », raille le ministre de l’Agriculture, sur Public Sénat. Didier Guillaume estime que les arrêtés pris par plus d’une cinquantaine de maires en France pour interdire l’usage des pesticides sur leurs communes, ou en instaurant des zones de non traitement à proximité des bâtiments, n’ont qu’une motivation électoraliste. « On est à six mois des municipales, j'ai bien compris que c'était un acte politique, que les socialistes se sont passé le mot pour dire qu’il faut prendre des arrêtés. Ils savent très bien qu’ils seront tous retoqués au tribunal administratif », réagit le ministre.

Et de poursuivre : « ça fait plus d'un an que les pesticides sont interdits dans les villes ». En réalité, si la législation interdit l’utilisation de produits phytosanitaires pour l’entretien d’espaces verts et la voirie par les collectivités, ou encore l’usage pour les particuliers, la loi exclut le traitement des espaces verts des copropriétés et des entreprises.

S’agissant de l’instauration de zone d’exclusion à proximité des habitations, le gouvernement préconise 5 à 10 mètres, comme l’Anses. La décision finale sera prise à la fin du mois de septembre,  à l’issue d’une consultation nationale « Je vis dans une société de la rationalité », insiste le ministre. « Nous allons regarder au cas par cas comment faire en sorte, nous mettons des zones de non-traitement afin que le principe de précaution s’applique mais moi je veux objectiver le principe de précaution. »

« Je me prends des tombereaux de merde »

Sur ce sujet très polémique que constituent les pesticides, le ministre reconnaît, avec un franc parler détonnant, que sa méthode est souvent décriée. « Je sais très bien que quand je dis ça, je me fais insulter, je me fais découper, je me prends des tombereaux de merde sur la figure sur les réseaux sociaux », a-t-il lâché.

Glyphosate : « Je me prends des tombereaux de merde sur la figure sur les réseaux sociaux », déclare Didier Guillaume
00:39

« Je me prends des tombereaux de merde sur la figure sur les réseaux sociaux », déclare Didier Guillaume

Affirmant que « le gouvernement n’a jamais fait autant » sur cette question, Didier Guillaume affirme que sa ligne répond à deux objectifs parallèles : « soutenir les agriculteurs et protéger la santé des Français ». « Ce gouvernement est le premier gouvernement qui va quitter la dépendance aux produits phytosanitaire, le premier au monde ou en Europe », martèle-t-il.

Didier Guillaume a, en outre, rappelé que le gouvernement a demandé à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) une révision de l’autorisation de tous les produits phytosanitaires. Avant de rappeler ce qui sonne comme une évidence selon lui : « Quand un produit est mis sur le marché c'est qu'on peut l'utiliser. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Arrêtés anti-pesticides : « J’ai bien compris que c’était un acte politique », réagit Didier Guillaume
3min

Politique

Assassinat Mehdi Kessaci : le sénateur écologiste, Guy Benarroche appelle le gouvernement à mener des actions de prévention contre le narcotrafic

Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.

Le

Arrêtés anti-pesticides : « J’ai bien compris que c’était un acte politique », réagit Didier Guillaume
6min

Politique

Narcotrafic : Raphaël Glucksmann défend « une politique sans naïveté aucune sur la sécurité »

Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.

Le