Aurélien Pradié demande à Damien Abad « de cesser de prendre ses collègues et les Français pour des imbéciles »

Aurélien Pradié demande à Damien Abad « de cesser de prendre ses collègues et les Français pour des imbéciles »

« Arrêtons d’avoir le cul entre deux chaises », demande le député LR Aurélien Pradié à son président de groupe Damien Abad. Dans la circonscription de ce dernier, aucun candidat de la majorité présidentielle n’a été investi. Même posture à l’égard d’Éric Ciotti, dont la circonscription a été ménagée par Reconquête.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le député LR Aurélien Pradié s’étonne du traitement réservé par d’autres partis à certains de ses collègues. Dans la 5e circonscription de l’Ain, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Damien Abad s’engage dans les législatives sans aucun candidat de la majorité présidentielle face à lui. Même interrogation dans les Alpes-Maritimes, fief du député LR Éric Ciotti, où le mouvement Reconquête d’Éric Zemmour n’a investi personne.

Interrogé dans un premier temps sur le cas de Damien Abad, Aurélien Pradié a estimé que l’absence de Renaissance dans cette circonscription n’était pas le fruit du hasard. « Evidemment que quand, dans votre circonscription, vous n’avez pas de candidat LREM, que le secrétaire général de LREM dit qu’il le fait par bienveillance à votre égard, c’est que vous avez discuté », en conclut le député LR du Lot, secrétaire général du parti.

Selon lui, chacun « gagnerait à assumer » ses choix. Le parlementaire du Lot a demandé une clarification à son président de groupe. « Je lui demande à lui, comme aux autres, de cesser de prendre ses amis, ses collègues, et les Français, pour des imbéciles, ça ferait du bien à la démocratie […] Arrêtons d’avoir le cul entre deux chaises. »

« Quelqu’un qui trahit sa famille politique pour une gamelle, c’est un traître politique »

Pour ce représentant de la nouvelle génération au sein de LR, le reproche vaut aussi bien pour Éric Ciotti, bien que ce dernier se soit défendu de tout accord politique. « Je n’ai jamais été borgne dans mes analyses. Ce qui vaut d’un côté vaut de l’autre », a insisté Aurélien Pradié. Et d’ajouter : « Moi, si j’étais Éric Ciotti, je prierais tous les soirs, pour avoir un candidat d’Éric Zemmour face à moi. »

Le député a prévenu que dans ce type de situation, on serait « sanctionnés par les électeurs, tôt au tard ». Le parti devra-t-il aussi sévir ? « Il le faudra », a-t-il répondu. « Tous ceux qui auront la tentation de vouloir jouer une aventure d’arrière-boutique, de deal en perdant leur âme politique devront être sanctionnés. »

Alors que plusieurs députés LR ont été investis sous la bannière de la majorité présidentielle Renaissance, comme Constance Le Grip, Robin Reda ou Éric Woerth, Aurélien Pradié n’a pas manqué de décocher quelques flèches en direction de « l’opportunisme » de ses anciens amis. « C’est triste, c’est même un peu misérable », a-t-il reproché. « Quelqu’un qui trahit sa famille politique pour une gamelle, c’est un traître politique ».

Un mois après la sévère défaite de la candidate LR Valérie Pécresse, Aurélien Pradié a également réitéré son appel à « rompre » avec le sarkozysme. L’ancien président de la République s’était illustré par son silence dans la campagne présidentielle. « Il faut rompre avec le passé, y compris les pages du sarkozysme », a répété le député de 36 ans.

Dans la même thématique

Macron doigt 2
10min

Politique

Le référendum, l’arme d’Emmanuel Macron pour « secouer le système » ?

Le chef de l’Etat sera l’invité de TF1 le 13 mai. Il pourrait annoncer un référendum avec plusieurs questions. Une façon pour Emmanuel Macron de « dénouer » le blocage, salue le député macroniste Pieyre-Alexandre Anglade. La réorganisation territoriale pourrait être au menu. « C’est excellent de réfléchir au millefeuille territorial », salue le sénateur François Patriat, « les Français pensent qu’il y a trop de collectivités ».

Le

SIPA_01203761_000031
4min

Politique

Interdiction du démarchage téléphonique : accord des députés et sénateurs sur la proposition de loi de lutte contre les fraudes aux aides publiques

En commission mixte paritaire, ce mardi, les parlementaires ont trouvé une version de compromis sur le texte sur la proposition de loi contre toutes les fraudes aux aides publiques. Un texte qui s’attaque principalement aux fraudes dans les secteurs de la rénovation et de l’efficacité énergétiques et interdit également le démarchage téléphonique sans consentement.

Le

Assemblee Nationale, CMP, Reforme retraites
3min

Politique

Justice des mineurs : députés et sénateurs trouvent un accord en commission mixte paritaire

Ce mardi, la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, visant à durcir la justice des mineurs, a trouvé une issue favorable en commission mixte paritaire (CMP). Si une version de compromis a été actée entre les sept sénateurs et les sept députés, le texte est loin de faire consensus. La gauche du Sénat compte saisir le Conseil constitutionnel.

Le