Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Arrivé à La Réunion, Macron tente de répondre à la vie chère
Par Cécile AZZARO
Publié le
Après Mayotte et un crochet par les îles Éparses, Emmanuel Macron est arrivé mercredi après-midi dans une île de La Réunion toujours en situation de crise sociale aigüe, un an après le mouvement des "gilets jaunes".
Pour le chef de l'État, qui poursuit son voyage dans l'océan Indien en faisant une escale de près de trois jours à La Réunion, la mobilisation importante des "gilets jaunes" en novembre 2018 était le fruit d'une "colère qui s'est exprimée (...) sur les difficultés du quotidien".
Mais "le gouvernement est engagé tout entier avec les élus" pour "apporter des solutions concrètes", a-t-il assuré à son arrivée dans l'île où un appel à la grève générale a été lancé pour jeudi, estimant toutefois que "sur la vie chère, il n'y pas de recette miracle".
"Pendant longtemps, on a répondu en mettant des aides. Il en faut parfois, mais ça marche mieux quand on crée plus d'emplois et qu'on crée plus de concurrence pour faire baisser les prix", "de l'agro-alimentaire à la grande distribution en passant par le bâtiment, l'import-export", a-t-il ajouté en début de soirée, en appelant à "aider les chefs d'entreprise de tous les secteurs de la réunion à travailler davantage avec la région et s'inscrire pleinement dans l'océan Indien"
Le chef de l'État était attendu aux abords de l'aéroport par une centaine de personnes répondant à l'ensemble des syndicats réunionnais qui espèrent mobiliser jeudi pour dénoncer "la situation sociale de La Réunion". Aux jets de bouteilles et de pierres par des manifestants, les forces de l'ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes, selon des sources concordantes.
Malgré des appels au blocage diffusés sur les réseaux sociaux, les "gilets jaunes" contactés par l'AFP ont déclaré qu'ils n'avaient "pas l'intention d'aller au contact ou à l'affrontement avec les forces de l'ordre".
Dans ce territoire de plus de 850.000 habitants, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage atteint 24%, et même 42% chez les jeunes.
Le coût de la vie pour un budget moyen de ménage réunionnais est majoré de 7,1% par rapport à la métropole, selon l'Insee, alors que le revenu médian réunionnais est inférieur de 30% au niveau national (AFD, 2015). Après une inflation record en 2018 (+1,8%), les prix augmentent toujours en 2019 (+0,6% depuis le début de l'année).
"On comptait nos sous avant les +gilets jaunes+, on les compte encore plus maintenant", s'agace Kévin, qui participait au mouvement il y un an.
- "Projets concrets" -
Une des réponses évoquée par le chef de l'État est la mise en place d'un dispositif "Choose La Réunion" ("Choisissez La Réunion"), forum économique en présence d'une cinquantaine de grands investisseurs français et étrangers, destiné à renforcer l'attractivité du territoire et "projeter les acteurs économiques réunionnais" vers les régions voisines, l'Afrique australe et le sous-continent indien.
"Nous avons un rôle à jouer, nous avons un dialogue stratégique à jouer, nous avons des partenaires avec lesquels nous voulons travailler encore davantage", a martelé le président de la République dans son discours, en rappelant que "la France doit prendre conscience - évidemment ici à La Réunion, mais dans tout le territoire - de cette réalité, de cette chance que nous avons".
Au cours de son séjour, qui s'achèvera vendredi, le président, accompagné notamment par les ministres de l'Économie, du Travail et de l'Agriculture, devrait rencontrer jeudi des demandeurs d'emploi dans une mission locale de Saint-Paul, s'entretenir avec des participants aux nouvelles "représentations citoyennes" mises en place après la crise des "gilets jaunes", et pique-niquer avec des représentants des filières de la production agricole locale à Petite-île (sud).
"J'aurai des messages très forts sur l'agriculture et l'emploi", a assuré le chef de l'État.
Ce déplacement intervient après une brève escale mercredi matin aux îles Glorieuses, un petit archipel de 7 km des îles Éparses, présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar.