Crédités de zéro à quelques points à peine dans les sondages, les "petits" candidats ont fait irruption dans la campagne présidentielle avec...
Par Colin HENRY
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Crédités de zéro à quelques points à peine dans les sondages, les "petits" candidats ont fait irruption dans la campagne présidentielle avec leur franc-parler, parfois provocant, faute de pouvoir jouer les trouble-fête le 23 avril.
- Arthaud, la voix des 'travailleurs' -
Si elle considère être "la seule candidate communiste" de la course, la figure de proue de Lutte ouvrière se dit toutefois "complémentaire", "malgré des sensibilités différentes", avec l'autre trotskiste Philippe Poutou.
La candidate Lutte ouvrière à la présidentielle Nathalie Arthaud, lors d'une conférence de presse avant un meeting à Marseille, le 8 avril 2017
AFP/Archives
Avec son discours radical, l'héritière d'Arlette Laguiller, agrégée d'économie, juge tous les autres candidats à la botte de la "grande bourgeoisie". "Je veux faire entendre le camp des travailleurs, l'intérêt des ouvriers, caissiers, cheminots...", lançait-elle lors du débat télévisé du 4 avril.
Elle prône l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous avec augmentations de salaire, l'expropriation des banques.
Avec Philippe Poutou, cette femme brune au visage volontaire de 47 ans, portant cheveux courts et lunettes, est la seule à exercer un métier parallèlement à ses fonctions politiques. Elle est professeur d'économie et de gestion au Lycée Le Corbusier à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
En 2012, Nathalie Arthaud avait obtenu 0,56% des voix.
- Asselineau, le 'Frexit' -
Candidat inattendu, François Asselineau, 59 ans, mène campagne avant tout sur le web et par voie d'affiches avec son projet de sortie de l'Union européenne - le Frexit -, de l'euro et de l'Otan.
Le candidat de l'Union populaire républicaine, François Asselineau, salue ses soutiens lors d'un meeting à Lille, le 10 avril 2017
AFP/Archives
Diplômé d'HEC et de l'ENA, fondateur en 2007 de l'Union populaire républicaine (UPR), un petit parti peu connu, il se décrit comme le défenseur de "la libération nationale", un "souverainiste" que certains politologues placent aux lisières de l'extrême droite.
Cet ancien proche de Charles Pasqua souhaite adapter aux conditions de 2017 le programme du Conseil national de la Résistance de 1944, et "transcender le clivage gauche-droite".
Selon Rudy Reichstadt, fondateur du site Conspiracy Watch, François Asselineau "surfe allègrement sur les théories du complot", en propageant des thèses qui mêlent "le vrai et l'invérifiable". Il affirme notamment que Robert Schuman, cofondateur de l'Union européenne, était en réalité un agent de la CIA.
- Cheminade, contre 'l'occupation financière' -
Vingt-deux ans après une première candidature, Jacques Cheminade est, à 75 ans, le senior de cette compétition et le seul à y participer pour la troisième fois.
Le candidat de Solidarité et Progrès à la présidentielle, Jacques Cheminade, au port du Havre, le 5 avril 2017
AFP/Archives
Cet énarque, ancien haut fonctionnaire, souverainiste et europhobe, qui se dit "gaulliste de gauche" et "adversaire du monde de la finance", se targue d'avoir vu venir la crise financière de 2008 avant l'heure. Il prône un "nouveau Bretton Woods" pour redessiner le système financier international et une séparation entre banques de détail et banques d'affaires.
Son mouvement "Solidarité et Progrès" a succédé au POE (Parti ouvrier européen), émanation d'un groupuscule américain d'extrême droite, fondé par le milliardaire controversé Lyndon LaRouche, une personnalité dont il dit "s'inspirer".
En 2012, Jacques Cheminade avait atteint 0,25% des voix. En 1995 (0,28%), il avait vu ses comptes de campagne invalidés par le Conseil constitutionnel.
- Lassalle, le 'candidat-berger' -
Sa carrure de rugbyman, sa voix rocailleuse au fort accent du Sud-Ouest et son esprit parfois sinueux font de Jean Lassalle, 61 ans, un candidat atypique, persuadé qu'il sera le prochain locataire de l'Elysée.
Jean Lassalle sur le plateau de BFM TV et CNews, le 4 avril 2017 à La Plaine-Saint-Denis
POOL/AFP
Elu pour la première fois en 1977 maire de sa commune natale de 150 habitants dans la vallée d'Aspe, Lourdios-Ichère, le "candidat-berger", député centriste depuis quinze ans des Pyrénées-Atlantiques, a su marquer les archives médiatiques grâce à son tour de France à pied - 5.000 kilomètres en 2013 - et sa grève de la faim de 39 jours en 2006 pour protester contre la délocalisation d'une usine de sa région.
Président, l'ancien "frère" de François Bayrou veut présenter aux Français un "nouveau contrat social", avec comme priorités: les campagnes, qui deviendraient "grande cause nationale", le monde agricole et la défense des services publics. Il veut renforcer les pouvoirs des maires.
- Poutou, le 'candidat-ouvrier' -
A 50 ans, le militant trotskiste se veut, pour sa deuxième tentative, le candidat de la "convergence des luttes sociales" contre les "idées réactionnaires et les politiques d'austérité".
Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, Philippe Poutou, prononce un discours à Montpellier, le 7 avril 2017
AFP/Archives
"Candidat-ouvrier" travaillant comme réparateur de machines-outils de l'usine automobile Ford de Blanquefort, en Gironde, il avait eu la délicate tâche en 2012 de succéder au populaire "candidat-facteur" Olivier Besancenot. Il avait alors récolté 1,15% des voix.
Lors du débat télévisé début avril, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a crevé l'écran en attaquant Marine Le Pen et François Fillon sur les affaires judiciaires, se faisant le porte-parole des Français qui ont un "travail normal". Avant d'asséner cette formule: "Quand on est convoqué par la police, nous n'avons pas d'immunité ouvrière, on y va!"
L'essentiel des programmes des candidats les moins hauts dans les sondages
AFP
Il souhaite interdire les licenciements, augmenter le Smic à 1.700 euros et baisser le temps de travail hebdomadaire à 32 heures.
La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale évoque la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Néanmoins, LFI souhaite déposer le texte avec les écologistes et les communistes.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.
Après les annonces d’Eric Lombard et de Sébastien Lecornu pour soutenir le financement de l’industrie de la défense, les sénateurs saluent une prise de conscience nécessaire. Les élus estiment que ce soutien en fonds propres et les facilités d’accès au crédit permettront de sécuriser la chaîne d’approvisionnement.
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