Asile et immigration : un texte qui « ne fait que rogner sur les droits des demandeurs d’asile » selon Jean-Yves Leconte

Asile et immigration : un texte qui « ne fait que rogner sur les droits des demandeurs d’asile » selon Jean-Yves Leconte

Jean-Yves Leconte, sénateur (PS) représentant les Français établis hors de France, estime que le projet de loi « Asile et immigration », examiné demain au Sénat, ne fait que « rogner sur les droits des demandeurs d’asile ». Il estime que « si chacun (…) joue à « plus facho que moi tu meurs » (…) l’Europe va se fracasser sur ce sujet ».
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C’est demain que la loi Asile et immigration sera examinée au Sénat, en séance publique. Mardi 6 juin, le projet de loi avait été examiné en commission et modifié, en faveur d’un durcissement.

Jean-Yves Leconte, sénateur (PS) représentant les Français établis hors de France, qui va être le chef de file du groupe socialiste sur ce projet de loi, estime que ce projet de loi n’est pas utile. « Si on devait faire des choses utiles dans ce domaine, ce serait d’abord plus de moyens. Plus de moyens (…) publics pour l’accueil (…), plus de moyens à la CNDA [Cour nationale du droit d’asile – NDLR] (….) C’est ça qu’il faut aujourd’hui. Ce n’est pas parier sur le fait qu’en réduisant les droits, on améliore quelque chose. En réalité, ce projet de loi sur la question de l’asile, ne fait que rogner sur les droits des demandeurs d’asile » explique-t-il.

Face au durcissement du texte par la majorité sénatoriale, le sénateur socialiste est préoccupé : « C’est assez inquiétant ». D’autant plus que cette volonté de décourager les demandeurs d’asile de venir en France, se retrouve dans d’autres pays européens :  

« Si chacun (…) joue à « plus facho que moi tu meurs » (…) l’Europe va se fracasser sur ce sujet-là (…) Face à ça, il faut que l’on soit confiant dans nos valeurs, dans nos capacités d’intégrer, et à partir de là, c’est possible. On peut y arriver. Mais si on commence à douter (…) et que chaque pays européen se met à dire : « Je vais être plus dur que l’autre, comme ça ils ne viendront pas chez moi », on n’en sortira pas » assure le sénateur socialiste.

Et de conclure : « Aujourd’hui, effectivement il faut une solution européenne. Le gouvernement italien (...) va durcir encore la réponse européenne mais c’est la conséquence d’un manque de solidarité, que l’ensemble des pays européens [a] montré vis-à-vis de l’Italie pendant des années. Et aujourd’hui, les Italiens en ont marre. »

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