Asile et immigration : un texte qui se rapproche « des thèses de Wauquiez et de l’extrême droite », selon Lienemann
Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente du Sénat et sénatrice PS de Paris, était l’invitée de Parlement Hebdo, vendredi. Elle met en garde contre la dangerosité du projet de loi, qui se rapproche selon elle des « thèses de Wauquiez et de l’extrême droite ».

Asile et immigration : un texte qui se rapproche « des thèses de Wauquiez et de l’extrême droite », selon Lienemann

Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente du Sénat et sénatrice PS de Paris, était l’invitée de Parlement Hebdo, vendredi. Elle met en garde contre la dangerosité du projet de loi, qui se rapproche selon elle des « thèses de Wauquiez et de l’extrême droite ».
Public Sénat

Par Maud Larivière

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Depuis mardi les sénateurs ont entamé l’examen du texte asile et immigration, au moment même où Emmanuel Macron et Angela Merkel à Berlin, plaidaient pour une réponse européenne coordonnée à la crise migratoire. Les sénateurs  LR ont proposé un contre projet au texte de Gérard Collomb, adoptant une ligne plus dure.

« Déjà c’était une très mauvaise loi, et là elle est encore plus mauvaise, parce que c’est un durcissement qui se rapproche des thèses de Laurent Wauquiez et de l’extrême droite » argue Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente du Sénat, et sénatrice PS de Paris.

« Je trouve ça aussi très dangereux. Dangereux, et même parfois pas très humain, quand je pense à la manière dont sont traités les mineurs dans ce texte » explique-t-elle, faisant référence à la possibilité de procéder à la rétention de mineurs isolés et accompagnés, qui est autorisée dans le projet de loi.

« La réalité, c‘est qu’on habitue les gens, au motif qu’il y aurait trop d’immigrations et de réfugiés qui viendraient nous submerger, à l’inhumain » déplore-t-elle.

61 % des Français estiment que la politique française est trop laxiste en matière de politique migratoire. « Mais on ne cesse de leur dire ça, on ne cesse de faire une loi pour dire qu’elle n’est pas encore assez forte. On ferait mieux de s’occuper d’avoir des lois qui fonctionnent et de donner les moyens » réplique la sénatrice.

« Un flottement chez une partie des sénateurs de droite »

Marie-Noëlle Lienemann a présidé la séance de la nuit de jeudi à vendredi sur le texte asile et immigration au Sénat. Les incidents de séance se sont multipliés, provoqués par l‘absence d’un grand nombre de sénateurs de droite, pourtant majoritaires. « C’est vrai qu’on a une grande absence de nos collègues républicains. Moi je pense que ce n’était pas simplement une espèce de mauvaise organisation de ce groupe, qui, quand même, est bien huilé dans les traditions parlementaires » explique la sénatrice, qui possède son propre avis : « Je crois qu’il y a un flottement chez une partie des sénateurs de droite, qui, même sous Nicolas Sarkozy, avaient refusé des décisions, qui aujourd’hui, sont votées par leur camp ; qui ne sont pas très à l’aise et qui voient ce qu’il se passe, qu’on est pris par cette espèce de dérive, au lieu d’être solides sur nos bases » commente-t-elle, avant d’ajouter : « Il y a aussi le fait que ce texte est d’abord le texte du gouvernement et de Gérard Collomb ».

Ce dernier était présent lors de la dernière séance. « Quand vous entendez le ministre de l’Intérieur vous dire : il y a des enfants asociaux, eh bien on sait bien qu’un enfant qui a traversé l’Europe, il est pris dans un traumatisme (…) Un enfant n’est pas associable par nature » s’indigne la socialiste qui estime qu’une réponse de « respect de l’enfant » doit lui être apporté.

« Tout ça, fait qu’une partie des sénateurs, même du camp républicain, n’est pas très à l’aise » analyse-t-elle.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Asile et immigration : un texte qui se rapproche « des thèses de Wauquiez et de l’extrême droite », selon Lienemann
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Asile et immigration : un texte qui se rapproche « des thèses de Wauquiez et de l’extrême droite », selon Lienemann
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le