Asile : les sénateurs précisent la définition des pays sûrs
Les sénateurs ont précisé la définition de la liste des pays d’origine sûrs, dans le cadre de l’examen du projet de loi asile et immigration. Ils ont fait en sorte qu’un pays ne puisse figurer sur la liste lorsque les personnes transgenres y subissent persécution, torture ou traitements inhumains.

Asile : les sénateurs précisent la définition des pays sûrs

Les sénateurs ont précisé la définition de la liste des pays d’origine sûrs, dans le cadre de l’examen du projet de loi asile et immigration. Ils ont fait en sorte qu’un pays ne puisse figurer sur la liste lorsque les personnes transgenres y subissent persécution, torture ou traitements inhumains.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Dans le cadre de l’examen du projet de loi asile et immigration, le seul article 5 a occupé les sénateurs toute l’après-midi, ce mercredi 20 juin. La majorité sénatoriale de droite a conservé la réduction de 120 à 90 jours du délai pour déposer une demande d’asile. Le Sénat s’est aussi penché sur la définition de la liste des pays d’origine sûrs. La majorité a conservé la version de la commission.

L’admission d’un étranger qui demande à bénéficier de l’asile peut être refusée, s’il vient d’un pays défini comme « d’origine sûr ». La liste n’a pas été modifiée depuis 2015 (voir la liste sur le site de l’OFPRA).

« Café du commerce »

Le sujet a engendré quelques échanges plus directs. David Assouline a de nouveau, comme il l’a fait hier, cité les propos du nouveau ministre de l’Intérieur italien, « qui dit qu’il faudra procéder à une épuration de masse dans chacune de nos rues », à propos de l’immigration, et qui souhaite expulser les Roms. « Et si les Roms viennent en France et qu’on les renvoie là-bas, c’est un pays sûr ? » a demandé le sénateur de Paris.

Devant les multiples amendements sur la définition des pays d’origine sûrs, et le rythme de leur révision, le président LR de la commission des lois, Philippe Bas, a ironisé les discussions « du café du commerce » (voir la vidéo). Pour lui, « c’est tout le temps que la liste des pays sûrs doit être révisée. Cessons de perdre du temps ».

« Véritable protection pour les personnes bisexuelles et intersexuées »

Les communistes ont souligné la question des pays qui pratiquent la discrimination « à l’endroit des homosexuels, sans parler de la place de la femme », évoquant l’Arménie, l’Albanie, la Serbie ou le Kosovo. La sénatrice écologiste, membre du groupe communiste, Esther Benbassa, a défendu un amendement pour élargir la définition des pays sûrs afin que n’y figure pas un pays qui ne garantit pas « une véritable protection pour tous et notamment aux personnes bisexuelles et intersexuées », selon les termes de l’amendement. Mais pour le rapporteur LR du texte, François-Noël Buffet, « la rédaction retenue par la commission est tout à fait adaptée et prend en compte toutes les situations ».

En commission, les sénateurs avaient déjà adopté un amendement de la sénatrice PS, Marie-Pierre de la Gontrie, pour garantir qu’un pays ne puisse figurer sur la liste lorsque les personnes transgenres y subissent persécution, torture ou traitements inhumains.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Asile : les sénateurs précisent la définition des pays sûrs
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le