Assaillant d’Arras visé par une mesure d’expulsion : « Bien sûr qu’il y a eu des failles », pointe Bruno Retailleau

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, s’est longuement exprimé sur la position de son camp par rapport à l’attaque d’Arras ainsi que sur le projet de loi immigration.
Henri Clavier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« J’attends qu’on prenne la mesure des choses depuis la mort de Samuel Paty », affirme Bruno Retailleau. Le président des LR au Sénat estime que l’attaque d’Arras est symptomatique d’une école en danger et d’une « éducation nationale qui n’a pas tiré toutes les conséquences de la décapitation de Samuel Paty ». Le sénateur de la Vendée réclame de « la fermeté » à l’école et s’inquiète que les enseignants soient toujours plus nombreux à s’autocensurer durant leurs cours.

 « Si nous n’avons pas de majorité, nous ne voterons pas le texte »

Comme solution, les Républicains préconisent de durcir le projet de loi immigration qui sera examiné le 6 novembre au Sénat. Un texte sur lequel le gouvernement bute sur les Républicains qui refusent de voter l’article 3 et 4 permettant notamment la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Une position qui continue d’être défendue par Bruno Retailleau : « Le texte est muet sur plein de choses. La commission des lois a fait son travail et l’a durci. Au Sénat, on ne retourne pas notre veste tous les matins. Si nous n’avons pas de majorité, nous ne voterons pas le texte. »

Ce durcissement, voulu par la droite, vise à réduire les flux migratoires, les maîtriser. Une nécessité pour Bruno Retailleau qui rappelle que l’auteur de l’attaque d’Arras était fiché S et que sa famille avait l’objet d’une mesure d’expulsion en 2014. « Bien sûr qu’il y a eu des failles. C’est un individu qui avait fait l’objet de deux mesures d’expulsion. Les exceptions tuent la règle de l’expulsion, et tuent les Français », tranche le président des LR au Sénat. Pour ce dernier, ces défaillances doivent être corrigées dans une « loi immigration utile ». Sur ce point, le chef de file de LR au Sénat est clair, « pour l’expulsion nous retirerons toutes les exceptions ». Le sénateur vendéen cible également les « pompes aspirantes » comme l’accès aux soins comme origine des flux migratoires.

 « Nous voulons élargir l’article 11, quand le peuple tranche le Conseil constitutionnel s’incline »

Bruno Retailleau en a aussi profité pour remettre sur la table une autre antienne de la droite, la possibilité d’un référendum sur l’immigration, qui implique une révision de la Constitution et de son article 11. Cette proposition de loi constitutionnelle sera examinée le 12 décembre au Sénat. L’objectif derrière l’élargissement du champ de l’article 11 consiste à neutraliser le contrôle de constitutionnalité opéré par le Conseil constitutionnel sur les lois. « Nous voulons élargir l’article 11, quand le peuple tranche le Conseil constitutionnel s’incline. Malheureusement, aujourd’hui, quand le Parlement vote la loi les cours suprêmes le détricote ».

« LFI depuis longtemps a quitté l’arc républicain, ce sont des islamo-gauchistes »

De manière générale, le président des LR au Sénat incite à beaucoup plus de fermeté sur tous les sujets liés à l’islamisme et la contestation de la démocratie et exhorte l’Europe à plus de lucidité. « L’Europe s’est bâtie avec un logiciel néolibéral d’effacement des frontières. C’est cette naïveté aujourd’hui que l’Europe paie », juge Bruno Retailleau en réagissant à l’attentat de Bruxelles.

Surtout, le sénateur de la Vendée appelle à plus de courage et salue l’initiative de son collègue LR des Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier, qui souhaite dissoudre la France Insoumise (LFI), accusée de complaisance avec le Hamas. « Je suis abasourdi, choqué par les membres de LFI qui refusent de qualifier de terroriste le Hamas. LFI depuis longtemps a quitté l’arc républicain, ce sont des islamo-gauchistes. Ces gens-là veulent mettre à bas la République », tranche Bruno Retailleau.

 

 

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Assaillant d’Arras visé par une mesure d’expulsion : « Bien sûr qu’il y a eu des failles », pointe Bruno Retailleau
3min

Politique

« Ce sont des centaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui en train de mourir », alerte ce médecin généraliste installé en Haute-Vienne

En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.

Le

Assaillant d’Arras visé par une mesure d’expulsion : « Bien sûr qu’il y a eu des failles », pointe Bruno Retailleau
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le