Éric Ciotti (LR) a été élu mardi à la questure et Yves Jégo (UDI, Agir et Indépendants) à la vice-présidence de l'Assemblée nationale, face aux députés Insoumis Ugo Bernalicis et Mathilde Panot, clôturant plusieurs mois de feuilleton à rebondissements sur ces postes à responsabilité.
Par 186 voix contre 35, avec 83 bulletins blancs, le député Les Républicains des Alpes-Maritimes a accédé au poste occupé depuis l'été par Thierry Solère (ex-LR devenu "Constructif" et désormais LREM), selon les résultats proclamés au "perchoir" par le président de séance, Sylvain Waserman (MoDem).
Un résultat aux airs de revanche applaudi notamment par le chef de file du groupe LR, Christian Jacob, et visiblement apprécié par Éric Ciotti, souriant. "Une victoire bien méritée", a tweeté la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, secrétaire générale adjointe de LR.
Les questeurs LREM Laurianne Rossi et Florian Bachelier ont adressé des félicitations via Twitter à l'élu LR, M. Bachelier félicitant aussi M. Jégo.
En juin, l'élection de Thierry Solère, avec des voix LREM, à l'un des postes stratégiques et convoités de questeur face au candidat LR Éric Ciotti avait déclenché une crise et suscité des protestations LR, affectant aussi les postes des six vice-présidents.
Un des trois postes de questeur, chargé d'administrer et de gérer les finances de l'Assemblée, était traditionnellement dévolu au principal groupe d'opposition. M. Solère arguait fin juillet qu'il représentait un groupe "d'opposition", les "Constructifs".
En réunion de groupe mardi matin, Richard Ferrand avait invité implicitement les députés LREM à ne pas contrer l'élection d'Éric Ciotti, prévenant qu'il n'avait "absolument pas envie de vivre ce qu'on a vécu" cet été.
Plus tôt, le centriste Yves Jégo avait obtenu 261 voix, contre 27 à Mathilde Panot, selon les résultats également annoncés par le président de séance.
Yves Jego, le 27 juillet 2017 à l'Assemblée nationale, à Paris
AFP/Archives
"Je salue l'élection d'Yves Jégo comme nouveau vice-président de l'Assemblée nationale et représentant du groupe UAI au Bureau. Il remplace Sacha Houlié qui avait parfaitement assumé la fonction depuis juillet 2017", avait tweeté ensuite le président de l'Assemblée, François de Rugy (LREM).
Plusieurs "jeunes avec Macron" ont aussi eu sur le réseau social "une pensée pour Sacha Houlié", député de la Vienne qui avait été le plus jeune vice-président de l'Assemblée jusqu'alors, à 29 ans.
Le poste de vice-président avait été remis en jeu à la suite d'un imbroglio cet été avec LR lors de l'installation de la nouvelle Assemblée. Cela avait suscité un débat au sein du groupe majoritaire sur la parité aux postes clés de l'Assemblée.
Depuis le psychodrame estival, le règlement de l'Assemblée a été modifié pour clarifier les droits de l'opposition en matière de postes.
Or l'adhésion de M. Solère à LREM, en compagnie des ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, avait laissé la questure aux mains du parti présidentiel, auquel appartiennent les deux autres questeurs, et fait polémique.
D'autant que Thierry Solère s'était aussi retrouvé au centre d'une affaire pour laquelle l'ancien garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas, soupçonné d'avoir transmis au député ex-LR des informations sur une enquête pour fraude fiscale le concernant, va voir son cas examiné par la Cour de justice de la République (CJR).
Pressé de toutes parts, l'élu des Hauts-de-Seine avait, finalement, annoncé le 28 novembre qu'il quitterait ses fonctions de questeur "dès la fin" 2017.
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