Olivier Faure, chef de file des députés PS à l'Assemblée, a écarté lundi les procès en amateurisme faits aux députés La République En Marche, déplorant en revanche une majorité "au cordeau", qui n'ose pas "sortir des consignes données".
"J'ai entendu beaucoup de gens reprocher l’amateurisme des députés de La République en Marche, moi ce n'est pas ce que je veux leur reprocher", a d'abord déclaré l'élu de Seine-et-Marne sur Europe 1. "Personne ne connaît le règlement dans son intégralité, ils apprendront", a-t-il assuré.
"La vraie difficulté c'est qu'on avait le sentiment que cette majorité-là pouvait (être) une majorité différente. En réalité c'est une majorité qui est au cordeau", a-t-il déploré, dénonçant certaines décisions de la majorité sur la loi dite de confiance dans la vie politique.
"Ils avaient promis le casier judiciaire vierge, ils ne l'ont finalement pas fait. Ils avaient promis d'interdire les activités de conseil pour éviter les conflits d'intérêt (...) là encore cette majorité s'est reniée", a-t-il énuméré.
La loi sur la moralisation de la vie politique prévoit l'introduction d'une "peine complémentaire obligatoire d'inéligibilité" en cas de manquement à la probité, mais est revenu sur l'obligation d'un casier judiciaire vierge pour les élus, qui comportait un "risque d'inconstitutionnalité", selon le gouvernement.
L’Assemblée a également rejeté l'interdiction de toute activité de conseil pour les parlementaires. Si ceux-ci ne pourront pas acquérir une société de conseil, ni commencer une fonction de conseil en cours de mandat, ils pourront poursuivre une telle activité si elle a débuté plus d'un an avant leur entrée en fonction.
Un signe pour le député PS, que la majorité "ne s'autorise pas la possibilité de tenir ses propres engagements, ce qui est une vraie difficulté, et un vrai regret".
"On nous a dit +vous allez avoir des députés nouveaux, qui représentent mieux la société française+". On a au contraire des gens encore plus cornaqués qu'ils ne l'étaient précédemment et qui n'osent pas sortir des consignes qui sont données", a-t-il déploré.
"Dans les couloirs on les entend dire des choses très différentes et puis arrivés dans l'hémicycle ils sont comme un seul homme à vouloir respecter les consignes", a-t-il regretté.