Le groupe LR va demander une modification du règlement de l'Assemblée pour s'assurer que les postes dévolus à l'opposition reviennent bien au "principal" groupe d'opposition, suite à la crise provoquée par l'attribution du poste de questeur au "constructif" Thierry Solère, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
"Nous allons demander soit la démission de Solère, soit une modification du règlement de l'Assemblée qui stipule que le poste de questeur revienne au principal groupe d'opposition", a expliqué à des journalistes le vice-président du groupe Damien Abad à l'issue de la réunion des députés LR mardi matin.
Si cette modification était acceptée par le bureau de l'Assemblée, le groupe LR reviendrait sur sa décision de boycotter ce bureau, où trois vice-présidences lui sont réservées et ont été temporairement attribuées à des élus REM, a-t-il dit.
Le groupe LR pourrait alors récupérer le poste de questeur au prochain renouvellement du bureau, prévu en octobre 2018.
L'usage veut qu'un des trois questeurs, ces députés chargés de veiller à la bonne utilisation du budget de l'Assemblée, soit issu de l'opposition.
Les Républicains avaient vivement dénoncé l'élection mercredi de Thierry Solère, du groupe "Constructifs-LR-UDI", grâce à l'appui de nombreuses voix de la République en marche contre le candidat LR Eric Ciotti.
Le président du groupe LR Christian Jacob avait demandé dans une lettre à Emmanuel Macron samedi un "arbitrage" en faveur des droits de "l'opposition", qu'il estime bafoués car Thierry Solère, qui compte voter la confiance, "appartient clairement à la majorité".
Sans se prononcer sur la proposition du groupe LR, le président de l'Assemblée François de Rugy a indiqué à l'AFP qu'il allait rencontrer cette semaine chaque président de groupe pour tenter de dénouer l'imbroglio.
Il a rappelé, lors de la réunion de groupe majoritaire mardi matin, la nécessité "de respecter les équilibres numériques" de l'Assemblée.
Selon un responsable de la majorité, les députés REM, faute d'avoir eu une consigne claire sur ce vote, ont "commis une erreur de jeunesse" en se mêlant d'une affaire qui concernait d'abord l'opposition.
L'élection de M. Solère avait également jeté un froid au sein de son propre groupe, les UDI n'ayant pas tous été prévenus de la manoeuvre et ayant été privés collatéralement d'un poste de vice-président que la République en marche a proposé en compensation à LR.
Les UDI ont finalement renoncé à demander à Thierry Solère de démissionner. Celui-ci a pris "l'engagement de gérer la questure de façon exemplaire".
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a cependant confirmé la saisie du Conseil constitutionnel, estimant que le poste de vice-président initialement prévu pour son groupe "aurait dû être proclamé".